Le biotope du Brocoli et la régénération du phosphore dans les sols compactés.


Le Brocoli sauvage, Cardaria draba, Lepidium draba.
Le Brocoli est un légume fleur. Il en est de même pour le chou-fleur (brassicacées), le chou romanesco (brassicacées) et les artichauts (astéracées). D'ailleurs, si vous les laissez à maturité, une myriade de fleurs jaunes ou blanches s'épanouissent, ou une énorme fleur violette pour les artichauts. L'énorme boule blanche ou verte que l'on mange est en fait une multitude de boutons floraux ramifiés en corail. Alors que pour les choux, on mange d'énormes "bourgeons" de feuilles.

C'est une plante thermophile, qui aime la chaleur. On la trouve dans les zones rudérales exposées aux UVs, dans des sols calcaires et souvent compactés. Son rôle principal est de réactiver le cycle du phosphore, qui est souvent bloqué dans le sol ou qui fuit dans les nappes phréatiques en cas d'érosion. L'érosion, le compactage, la sécheresse et la mort des sols sont les quatre stress majeurs de ces milieux, auxquels sont adaptés les Brocolis.

Le Brocoli sauvage est une plante rhizomateuse, qui se multiplie végétativement dans la terre, en plus de ses graines.

Le Brocoli concentre le potassium, le phosphore et produit des oméga 3 qu'il restitue au sol, en se décomposant ou en étant mangé par les insectes, les rongeurs et les gastéropodes.

Les Brocolis poussent en compagnie de 1320 plantes compagnes qui tolèrent les sols calcaires, les zones sèches, chaudes et lumineuses, avec un faible pouvoir de rétention d'eau et une certaine tolérance à l’asphyxie.

La plante est fidèle à 34 herbacées en particulier de la famille des brassicacées, les convolvulacées, des papavéracées, des géraniacées, des astéracées, des amaranthacées, des fabacées, des poacées, des malvacées, des borraginacées et des plantaginacées.

>>> Dans un biotope cultivé, il est facile d'associer les brocolis avec les carottes, les salsifis, les scorsonères, les panais, la chicorée, les choux, les chénopodes, les épinards, la moutarde, les artichauts, les centaurées, le chardon marie, les coquelicots, les géraniums, le fumeterre, les renouées, l'oseille, les rumex crépues, les tomates, les salades, les fraises, les poireaux, les vesces, la luzerne, le mélilot, le trèfle, les pois, les fenouils, la mâche, les asperges, l'orge, l'avoine, le blé, le chiendent, la bourrache, le fumeterre, l'achilée millefeuille, le myosotis, les valérianes de perse, les stellaires, les marguerites, les camomilles, les calendulas selon la structure du sol plus ou moins rocheux ou sableux.

Le Brocoli sauvage s'associe en particulier avec les liserons des champs comme couvresol, et le coquelicot rouge comme comme fleur signal pour les insectes et régulateur d’appétence pour les rongeurs tout en permettant leur présence comme fertilisant, les fourmis, les chenilles et les escargots.

Toutes ces organismes ont la capacité de restaurer des sols labourés, érodés, compactés ou pollués aux nitrites et aux métaux lourds.

Découvrez la biodiversité des espèces comestibles qui poussent dans les zones agricoles dénaturées, comment cultiver tout en restaurant la vie du sol d'une zone en friche, en accompagnant un processus naturel de reconversion pour décompacter le sol et libérer le phosphore, le calcium et le potassium.










La composition des Brocolis sauvages:
(en cours)
acides gras insaturés et acide linéique
















LES BIOTOPES DU BROCOLI SAUVAGE

Biotopes:
Landes, fruticées et prairies, terres agricoles et paysages artificiels.
_ Maquis, garrigues, oueds, pelouses écorchées de la région méditerranéenne.
_ Bords des chemins et des routes
_ Terrains vagues, talus, remblais, carrière, vignes.
_ Vergers.

L'OPTIMUM ECOLOGIQUE DU BROCOLI SAUVAGE

Optimum écologique:

Friches vivaces rudérales pionnières

_ des milieux secs sans sécheresse prolongée (mésoxérophiles).
_ dans les zones arbustives du centre de l'Europe (médioeuropéennes) avec feuillus.
_ dans les zones héliophiles (ensoleillées) et chaudes (thermophiles).
_ sur sol calcaire Ph>7.5, riche en base mais pauvre en matière organique.

L'optimum écologique du Brocoli sauvage est le biotope de la Falcaire commune, falcaria vulgaris.

Les plantes abondantes bio-indicatrices de l'abondance de Brocoli sauvage sont l'orge des rats (10% de la végétation), le chiendent pied de poule (10%), le liseron des champs (10%). Elles témoignent d'une dynamique d'équilibrage de la libération du phosphore dans le sol.


abondance certaine de brocoli sauvage:
crépis de Nîmes, crépide à feuilles de pissenlit, avoine stérile, chardon laiteux, brome mou, orge des rats, vesce hybride, géranium à feuilles rondes, chiendent pied-de-poule, plantain corne de cerf, luzerne d'Arabie, brome rigide, liseron des champs.

présence probable de brocoli sauvage:
cirse des champs, renouée des oiseaux, mouron rouge, vesce commune*, fumeterre officinal, renoncule des champs, chénopode blanc, gaillet à trois cornes, peigne de Vénus, rapistre rugueux, muscari à toupet, ves ce de Hongrie*, grémil des champs, lotier corniculé, blé tendre, vesce de Hongrie pourpre*, carotte sauvage, oseille gracieuse, blé dur.

présence potentielle de brocoli:
liseron des champs, chardon à petits capitules, laiteron maraîcher, orge des rats, chiendent pied de poule, ivraie raide, laiteron épineux, coquelicot rouge, euphorbe réveil-matin, gaillet gratteron.

sources:
Tela Botanica et CATMINAT http://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-38489-ecologie
SOPHY Liste des plantes fidèles abondantes bio-indicatrices de brocoli:
http://junon.u-3mrs.fr/msc41www/txtabd/PD1872.html

Plantes totem:
falcaire commune, à voir sur gilbertjac.com 
La Falcaire commune, Falcaria vulgaris (P.Julve, CATMINAT), le liseron des champs, convolvulus arvensis, le coquelicot rouge, papaver rhoeas, l'orge des rats, hordeum muranum. (H.Brisse, SOPHY).








LE BROCOLI, UNE PLANTE BIO INDICATRICE
Caractère bio-indicateur:
Sol calcaire.
Compactage.
Blocage du Phosphore dans le sol, par asphyxie.
Absence potentielle de vie microbienne aérobie.
Sol riche en base.
Hot spot.
Réchauffement climatique.

Le cycle du phosphore dans le sol
Le Phosphore a la particularité d'un un minéral qui ne crée pas, ou quasiment pas, de gaz. Pratiquement tout le phosphore en milieu terrestre est donc dérivé de l’altération des phosphates de calcium des roches de surface, principalement de l’apatite. Dans la Terre primitive, tout le phosphore se trouvait dans les roches ignées. C’est par l’altération superficielle de ces dernières sur les continents que le phosphore a été progressivement transféré vers les océans.

Bien que les sols contiennent un grand volume de phosphore, une petite partie seulement est accessible aux organismes vivants. Les plantes qui favorisent à la circulation et à l'accumulation du phosphore dans les sols compactés sont souvent de la famille des brassicacées, des chardons, des centaurées et des cirses pour le rendre à nouveau biodisponible pour les autres plantes co-occurentes ou qui les succèdent.

Ce phosphore est absorbé par les plantes et transféré aux animaux par leur alimentation. Comme dans le cas de l’azote (N), le phosphore (P) est important pour la Vie puisqu’il est essentiel à la fabrication des acides nucléiques ARN et ADN. On le retrouve aussi dans le squelette des organismes sous forme de PO4

le cycle du phosphore (source internet)

le cycle de l'azote
la production d'omega 3
Les omegas 3 sont des bio-indicateurs de la qualité du sol, et notamment des réponses physiologiques des plantes à des concentrations de polluants ou de stress. Les variétés de plantes qui ont la capacité de pousser dans des milieux rudéraux sont souvent très riches en oméga 3 et en acide linéique, c'est le cas des brassicacées, des artichauts, des tournesols etc... d'où leur aptitude à tolérer la sécheresse, l'érosion, les semelles de labour, et à détoxifier les effets oxydants des polluants, notamment des produits chimiques et des métaux. Sur les sites pollués, les acides lipidiques sont dégradés par la plante pour lutter contre l'oxydation des polluants. C'est en mesurant cette baisse des acides gras omega 3 que l'on peut évaluer le degré de contamination et de stress d'un milieu.

Il existe aujourd'hui un indice qui mesure ces variations de concentration en acide gras: 
_ " L’indice Oméga 3 est un biomarqueur biochimique permettant de mettre en évidence une exposition des végétaux à divers contaminants du sol (métaux et organiques)."
_ " La composition en acide gras est altérée pour des doses de contaminants (organiques et métalliques) n’entraînant aucun phénotype visuel"
_ " D’après les données acquises dans le programme BIO2, l’indice Oméga 3 a une gamme de variation de 0,89 à 1 sur les sites agricoles et de 0,74 à 1 sur les sites pollués. Ces résultats montrent que l’indice Oméga 3 est sensible à certaines pratiques culturales (ex : type de labour) et à la pollution (métalliques et organiques)." (Ndlr: 1 > Note relative > 0,93 : Pas d’effet; 0,93 ≥ Note relative ≥ 0,85 : Effet moyen; Note relative > 0,85 : Effet fort)
_ " L’indice Oméga 3 évalue l'état de stress global de l'environnement en intégrant notamment les effets combinés de synergie ou d’antagonisme possibles entre les contaminants qui ne sont pas pris en compte par les analyses physico-chimiques."

extrait de la fiche outil sur le test d'oméga 3:
<<L’indice Oméga 3 est un biomarqueur biochimique permettant de mettre en évidence une exposition des végétaux à divers contaminants du sol (métaux et organiques). 

Plus précisément, cet indice rend compte de l’état de dégradation des lipides chloroplastiques en présence de contaminants dans le sol. En fait, les chloroplastes présents dans les cellules des feuilles des végétaux supérieurs assurent la photosynthèse, et contiennent la majorité des lipides (60% à 70% des lipides foliaires). Ces lipides assurent l’intégrité des membranes chloroplastiques et jouent un rôle très important dans le bon fonctionnement de l’activité photosynthétique. L’acide gras majoritairement associé aux lipides chloroplastiques est l’acide linolénique (C18:3). Les chloroplastes contiennent ainsi jusqu’à 90% de cet acide gras Oméga 3. 

La dégradation lipidique induite par la présence de contaminant(s) est évaluée en mesurant la composition en acide gras des feuilles des végétaux et en calculant l’indice Oméga 3, représenté par le rapport de la teneur en C18:3 sur celle des autres acides gras à 18 atomes de carbone. Cet indice diminue en présence de contaminants. 

L’indice Oméga 3 peut être utilisé en laboratoire (norme AFNOR XP-X31 233) ou sur le terrain. Il permet une appréciation globale de l'état de santé de l'écosystème, une évaluation intégrée dans le temps et dans l'espace des polluants phytodisponibles ainsi qu’une détection précoce des effets des contaminants. Les effets mesurés sur les végétaux sont observés même avec des contaminants présents à des doses « subaigües », n’altérant ni la germination ni la croissance des plantes, voire n’entraînant aucun phénotype « visuel » particulier (chlorose, jaunissement des feuilles…)>>


LE BIOTOPE DU BROCOLI SAUVAGE
BIODIVERSITE FLORISTIQUE
ET PLANTES FIDELES


La biodiversité du biotope du brocoli sauvage:
En France, le brocoli sauvage pousse en compagnie de 1320 autres plantes co-occurentes.

Les plantes fidèles:
ARBRES : -
ARBUSTES: -
LIANES: -
HERBACEES: liseron des champs, coquelicot rouge, gaillet gratteron, cirse des champs, mauve sylvestre, laitue sauvage, renouée des oiseaux, euphorbe réveil-matin, laiteron maraîcher, carotte sauvage, chénopode blanc, fumeterre officinal, séneçon commun, oseille gracieuse, plantain lancéolé, crépis de Nîmes, stellaire intermédiaire, lamier amplexicaule, géranium à feuilles rondes, véronique de Perse, laiteron piquant, mouron rouge, diplotaxis fausse roquette, chardon à petits capitules, fenouil commun, potentille rampante.
POACEES: orge des rats, ivraie raide, avoine stérile, chiendent pied de poule, brôme stérile. 
GRIMPANTES: liseron des champs, gaillet gratteron, vesce commune*, vesce hybride*.
COUVRESOLS: liseron des champs, gaillet gratteron, renouée des oiseaux, stellaire intermédiaire, mouron rouge, véronique de Perse, potentille rampante, chiendent, chénopode blanc + crépis de Nîmes lorsque la plante est abondante).

NFP: vesce commune, vesce hybride 
les plantes socio-écologiquement similaires sont:
la diplotaxis fausse roquette,la mauve sylvestre, l'oseille gracieuse, le soucis des champs, le rapistre rugueux, l'ivraie raide, l'avoine stérile, l'érodium bec de cycogne,le poireau des vignes, le chardon à capitules denses, la bourrache officinale, la laitue scariole, l'euphorbe réveil-matin, l'érodium bec de grue,, la gesse annuelle*,  la vesce hybride*, le coquelicot rouge, le cynoglosse de Crète,, l'orge des rats, le chardon-marie, le buglosse d'Italie, la véronique brillante, la scorsonère à feuille de chausse-trappe.

On trouve du brocoli sauvage sur les sites où les liserons des champs, la mauve sylvestre, l'ivraie raide, la laitue sauvage, le coquelicot rouge et l'avoine stérile (30%) sont abondants et représentent entre 10% et 30% de la végétation totale. Les brocolis peuvent représenter aussi 10% de la végétation présente.

Les plantes fidèles:
Les brocolis s'associent à 60% avec les liserons des champs et à 54% avec les coquelicots rouges.

Les plantes caractéristiques qui s'associent fidèlement avec le brocoli sauvage sont des herbacées, notamment des polygonacées, des poacées, des brassicacées, les amaranthacées, les fabacées, les astéracées, les apiacées, les géraniacées, les papavéracées, les euphorbiacées, les malvacées, les plantaginacées, les valérianacées, quelques lamiacées et rosacées. Les liserons des champs, la renouée des oiseaux, le chénopode blanc, les chardons, la carotte sauvage, la mauve sylvestre, le géranium à feuilles rondes, l'orge, l'avoine, le brôme, le chiendent et le blé sont les plus représentatifs. Ces plantes ont la faculté de s'adapter à l'érosion, au compactage et à la pollution des zones rudérales semi-arides. 

Les brocolis et les liserons des champs peuvent représenter 20% de la végétation minimum (10% chacun) de la végétation du site. 

Les plantes couvresol

Le Brocoli sauvage s'associe en priorité avec des plantes couvresol et décompactantes comme le liseron des champs à 60%, à 43% avec le gaillet gratteron, à 35% avec la renouée des oiseaux, à 31% avec le chénopode blanc (lorsqu'il est nombreux et couvrant) et le chiendent, à 25% avec la stellaire intermédiaire, le mouron rouge, la véronique de Perse et la potentille rampante.  Le Brocoli sauvage est également une plante à rhizomes, qui se multiplie végétativement et peut donc aussi recouvrir de large surface.

Ces plantes font partie des toutes premières à s'installer sur des sols complètement érodés, compactés et destructurés. Elles peuvent même pousser en l'absence de symbiose bactérienne et fongique soit parce qu'elles ont développé une autonomie comme les Brassicacées, les Amarantacées et les Chénopodiacées; soit parce qu'elles contiennent des hormones de croissance endophytes comme les liserons, les renouées ou les ronces. Elles réduisent la taille de leurs feuilles, optent pour des formes dentelés ou effilées, développent une pilosité, et augmentent leur concentration en oméga 3 et en huiles essentielles pour économiser de l'énergie et limiter l'évaporation. On voit à l'oeil nu la pilosité, la cire blanche ou la brillance des feuilles caractéristiques de ces stratégies d'adaptation aux conditions arides.

étendue de brocoli sauvage par multiplication végétative
à voir sur http://www.brc.ac.uk/plantatlas/index.php?q=node/3356
Les stratégies de protection du sol se font par multiplication végétative par stolons ou rhizomes pour créer des tapis ou des coussinets en quelques jours voir quelques semaines, sans passer par une reproduction lente par semis. On voit ces plantes pousser à l'oeil nu d'heure en heure. Le liseron des champs recouvre le sol très rapidement mais il est peu dense. La renouée des oiseaux prend le relais. Elle est l'une des plantes les plus efficaces dans cette stratégie; elle crée des tapis denses de plusieurs mètres carré par pied et elle a la particularité d'être une plante détoxifiante et régénératrice cellulaire grâce à l'acide salicylique qu'elle contient.

Le plantain lancéolé a les mêmes propriétés médicinales.

D'autres stratégies consistent à créer de l'ombrage avec un feuillage en rosette étalé sur le sol, ou des touffes d'herbes: brocoli, coquelicot, cirse, laitue, laiteron, séneçon, plantain lancéolé, crépis de Nîmes, fausse roquette, chardons et toutes les graminées.

L'érosion, la brûlure du sol et le compactage sont les stress majeurs de ces biotopes. 
Le liseron des champs est un primo colonisateur des sols nus et érodés. Cette herbacée rhizomateuse, rampante et lianescente peut recouvrir une zone et marcottée en un temps record: on peut la voir pousser en une journée. 

herbier lepidium draba
à voir sur
www.intermountainbiota.org
Le liseron des champs est l'une des plantes les plus aptes à limiter l'érosion ou le compactage. Elle se développe en trois temps:
_ un système rhizomateux dense et à la puissance inégalable chez les plantes: elles éclatent toutes les sols et toutes les surfaces, béton, dalle, roche et goudron y compris.
_ un système foliaire rampant.
Puis, dès qu'elle a accès à la lumière, elle développe un réseau rampant sur le sol. Son feuillage n'est pas très dense comparée à la renouée des oiseaux, mais suffisant pour créer une ombre clairsemée dont les feuilles s'orientent et se dirige avec les rayons du soleil, comme des écrans. Elle est donc de premier secours mais d'une efficience concentrée sur la rapidité radiale de recouvrement plutôt que sur la densité de recouvrement.
_ un comportement lianescent
Le liseron des champs devient lianescent dès que les graminées s'installent.

Les renouées des oiseaux par exemple, mais aussi les véroniques, les mourrons, les stellaires créent de véritables coussins sur le sol. La renouée des oiseaux est l'une des plantes les plus efficace à protéger, restaurer un sol et le préserver contre l'évaporation et le piétinement.

Le comportement du liseron des champs se combine donc à la renouée des oiseaux pour assurer une protection complète du sol, dans laquelle chacune des plantes est optimale dans son rôle:

_ le liseron des champs assure un large écran solaire tamisé en quelques heures, voir quelques jours, comme un quadrillage. Le liseron des champs contient une hormone de croissance endophyte qui lui assure une autonomie, même dans les lieux incultes et sans végétation. Les rhizomes du liseron sont capables d'éclater les sols les plus compacts y compris le béton et le goudron! Il va ainsi casser les semelles de labour ou de surpâturage et réoxygéner le sol en surface.
L'érosion, les UVS directs et le compactage lèvent la dormance des graines de liserons contenues dans le sol. Il produit de nombreuses fleurs mellifères en corolle qui attirent les pollinisateurs. 
Il devient lianescent sur les poacées et favorise ainsi leurs pollinisation en été.

_la renouée des oiseaux tapisse le sol en coussin dense pour l'ombrager totalement, le préserver de l'évaporation et du piétinement. La renouée des oiseaux contient de la silice, de l'acide oxalis et des enzymes régénératrices des cellules végétales. Il produit de petites fleurs qui intéressent les fourmis et des graines qui vont attirer les oiseaux, qui vont venir fertiliser les sols en azote et en micro-organismes, et apporter des graines provennant des zones alentour.

La stelllaire, le mourron rouge et la véronique de Perse s'installent sur des sols sableux en érosion, avec peu de structure de sol, souvent en association avec la mâche. Elle créent des tapis et des coussins sur le sol qu'elles protègent. Elles ont la particularité d'entretenir une relation étroite avec les fourmis, ce sont des plantes myrmécophiles.

Le chénopode blanc va avoir une action complémentaire dans sa forme couvrante, notamment quand il monte en graine et que ces feuilles se rapetissent et sa tige se couche sur le sol. En séchant, il produit de la masse carbone pour créer de l'humus dans lequel d'autres graines pourront germée, aider par la fertilisation apportée par les déjections des escargots et des oiseaux.

Le gaillet gratteron est endémique des sols saturés en azote, souvent en cours de nitrification, qu'il va pouvoir rendre réassimilable. Il est antioxydant et contient de la caféine, il appartient à la même famille que le café exotique.

Tous l'humus créé par ces premières plantes et leur système racinaire puissant vont réactiver la vie aérobie du sol en surface pour les bactéries et les champignons saprophytes, et à rééquilibrer le ph calcaire, souvent actif à cause du compactage, vers un ph plus neutre en dessous de >7.5 et attirer la faune nécessaire à enrichir la vie bactérienne et fongique aérobie. C'est d'ailleurs le changement de ph et l'installation de plantes couvrantes des sols équilibrés qui vont remettre en dormance les graines de ces variétés de plantes couvresols. C'est ce qui peut prendre du temps selon l'état de sol.

La bourse à pasteur de manière abondante renseigne sur la pollution du sol aux métaux lourds, produits chimiques de synthèses, hydrocarbures et potentiellement en radioactivités. 

Ces espèces sont les gardiennes des situations d’extrême urgence des sols abîmés et parfois polluées.

Les herbacées
(en cours)
Le Brocoli sauvage s'associe à 

la lampsane

Les graminées
Les Brocolis sauvages s'associent à 42% avec l'orge des rats, à 38% avec l'ivraie raide (ray-grasse rigide), à 31% avec l'avoine stérile et le chiendent pied-de-poule, à 25% avec le brome stérile.

En fonction de l'abondance de telle espèce, vous pouvez déterminer une structure précise du sol, son Ph, son hygrométrie en surface et dans le 1er mètre de profondeur, et même identifier des zones selon les tâches de répartition spontanées des graminées sur le terrain.

L'orge de rats indique une asphyxie du sol et un manque d'oxygène, riche en matière organique carbone mais très carencé en azote.
L'ivraie raide indique une érosion du sol avec compactage, riche en bases, en calcium, en matière organique azotée, et en eau.
L'avoine stérile indique un sol très riche en calcium et en calcaire actif, compacté par les machines agricoles, le bétail ou le piétinement, et donc sans oxygène.
Le Chiendent est une plante seuil d'alarme qui indique la destruction complète du sol et la présence de calcaire actif, faible pouvoir de rétention d'eau et de minéraux, carences en argile, en limons et en humus qui s'érodent avec les eaux de ruissellement, plus d'aération. mais riche en bases.
Le Brome stérile indique un excès de matière organique végétale qui conduit à la minéralisation du sol (fossilisation de la MO archaïque lorsque le rapport Carbone/Azote est C/N >20).

Les autres poacées qui partagent les mêmes caractéristiques socio-écologiques que le brocoli sont l'orge des lièvres, le brome mou, le brome rigide, le blé tendre, le blé dur.

Lorsque ces Poacées lèvent leur dormance elles nous indiquent la situation et l'état d'urgence d'arrêter certaines pratiques agricoles. Toutes ces plantes ont la faculté spécifique de remédier spontanément au problème, si on les laisse faire. La conduite à ignorer, arracher, sarcler, brûler ou tuer aux herbicides conduit à refuser de traiter les causes du problème, dont la nature a pourtant la solution et vous la met sous le nez, à disposition, gratuitement, pour assurer sa survie avant la notre. Le sol va vers une mort certaine et irréversible: la baisse des rendements vous indique d'abord l'épuisement ddu sol. La fin de l'activité agricole sur des parcelles entières est un phénomène qui se produit de plus en plus dans les champs de grande cultures. J'en fais l'observation à deux pas de la maison, les agriculteurs connaissent des baisses de rendements, des inondations systématiques, perdent des parcelles entières de maïs, de colza et de blé d'année en année, jusqu'à la non utilisation de parcelles de plusieurs hectares.

source: Livret des conditions de levée de dormance des principales plantes bio-indicatrices, de Gérard Ducerf.

Les fixateurs d'azote
Les Brassicacées et les Chénopodiacées font partie des rares plantes à pouvoir se développer en l'absence de mycorhization. Leur métabolisme est adapté aux sols déstructurés et au biotope à faible biodiversité fongique ou microbienne. Les Brassicacées peuvent donc pousser sur des sols quasi dénudé et sans vie microbienne ou fongique.

Ce qui ne veut pas dire qu'ils ne sont pas candidats à la mycorhization. La culture associée de Brassicacées avec de fixateurs d'azote a un effet exponentiel sur leur croissance.

Des choux ou des brocolis cultivés avec des fabacées double voir triple le volume de la plante et même plus; la culture avec les EMs aussi (voir les recherches sur l'agriculture avec EMs de Teruo Higa et d'autres). Dans les zones spontanées d'abondance de Brocolis sauvages, je les trouve associées avec les vesces.

Voici pourquoi dans les étapes de régénération optimisées, les graminées et les fabacées sont primo-régénératrices (elles sont co-dépendantes), et les brassicacées sont plantées ensuite, pour que chaque plante dispose des meilleurs conditions de développement. En se basant sur des observations de terrain et sur une compréhension systémique des plantes compagnes du brocoli.

La plantation de brassicacées sans fixateur d'azote est possible, elles auront l'avantage de solliciter leurs qualités d'adaptation et de développer des aptitudes de résistances à la sécheresse et au blocage des nutriments par exemple. L'intérêt est de récolter les graines de cette plantation pour les planter dans la deuxième phase de régénération. Il est tout à fait intéressant de procéder de cette manière en réservant une petite zone à cet effet dès la première année du cycle régénératif, pour récolter des graines à la mémoire épigénétique, résistantes aux stress de votre terrain et de vos conditions climatiques, que vous planterez dans des conditions optimales lors de la deuxième année.

Les plantes médicinales

la prêle des champs est riche en silice et aide à la reconstitution cellulaire des plantes. Les prêles des champs aideraient à la désalinisation des sols (à confirmer...).

La carotte est antioxydante.

La gaillet gratteron est détoxifiant grâce à l'acide caféïque qu'il continent, notamment dans les graines vertes.

Tous les légumes et les fruits aux propriétés anti-oxydantes et tolérantes aux métaux lourds, notamment à l'aluminium et au fer, sont potentiellement capables de s'adapter à ces terrains.

Beaucoup contiennent des alcaloïdes toxiques pour les rongeurs (fabacées, seneçon, coquelicot, ) ou des essences poivrées piquantes voir brûlante (chou, brocoli, radis, moutarde, roquette, persicaire, renouée).

D'autres plantes sont tout simplement épineuses comme les chardons, les cirses, les laiterons etc... sans être urticantes ou venimeuses.

D'autres sont appétantes comme le fumeterre, le cerfeuil musqué, et le persil qui servent de plantes de substitution.

Les plantains, la mauve et les pensées sont adoucissantes, grâce au mucilage, cicatrisantes et synergiques. Elles permettent de soigner les blessures causées par la sécheresse, le vent, la poussière, les brûlures des uvs, les insectes, les rongeurs... Elles permettent aussi la cohabitation avec les alliacées pour els plantes sensibles.

Les géraniums ont des propriétés antisceptiques et contiennent de nombreuses huiles essentielles médicinales.

Une autre plante intéressante à intégrer selon le sol, c'est le bouillon blanc, qui est de la famille des onagracées. Elle produit beaucoup de biomasse carbone (feuille, tige, graine, racine), elle est couvrante et mellifère; elle se resème toute seule, et peut être "envahissante". Ces graiens sont très riches en oméga 3. J'utilise les tiges avec graines pour inoculer des saprophytes comestibles et les feuilles séchées pour les buttes.

Les plantes bio indicatrices:
Sol calcaire, riche en base, compacté, blocage du phosphore.

calcaire:
brocoli sauvage, réséda jaune, chiendent, carotte sauvage,

compactage, asphixie, surpâturage:
mauve sylvestre, matricaire, camomille, laiteron des champs (semelle de labour), bourse à pasteur, centaurée chausse-trappe, orge des rats, orge des lièvres, ray-grass rigide (ivraie raide), avoine stérile,
compactage de sol limoneux par machine lourde: oseille gracieuse (rumex pulcher), liseron des champs, bourse à pasteur, plantain majeur, crépide fétide, crépide hérissée,  pissenlit.

érosion, absence d'équilibre argilo humique, absence de sol, carences en minéraux:
renouée des oiseaux, calendula, buglosse des champs, brome érigé, ivraie raide (ray-grass rigide), chiendent, 

blocage du phosphore:
luzerne, mélilot, mélampyre des champs, rapistre rugeux, coronille bigarée, tabouret des champs, vesce hybride, vesce pourpre, barbarée,  chardon à petites fleurs, chardons à capitules denses,

pollution anthropique aux nitrites et excès d'amendements:
chénopode blanc, chardon commun,

blocage du Potassium:
le muscari à toupet, poireau sauvage

excès d'azote et de MO:
bourrache officinale

équilibre:
le lotier corniculé, la luzerne d'Arabie (medicago arabica), plantain lancéolé, salsifis des prés,

Toutes ces plantes bio-indicatrices ont la capacité de réactiver les carences dont elles sont les témoins. Le Brocoli sauvage, comme les autres brassicacées, réactivent le cycle du phosphore et le rend à nouveau bio-disponible dans le sol et pour les autres organismes. Ces herbacées attirent les rongeurs, les mammifères herbivores, les oiseaux et les gastéropodes car elles leur apportent des sources en phosphore, en oméga 3 et en acide linéique pour la constitution de leur squelette ou leur métabolisme; ils fertilisent le sol en retour qui va se dégrader sur la litière carbone apportée par le séchage des tiges de Poacées et des grandes tiges d'Herbacées, notamment les Astéracées et les Apiacées.
pulmonaire officinal - plante bio-indicatrice de présence-d'absence d'aluminium.
Le myosotis, les valérianes, les bourraches, les consoudes, les pulmonaires, le sarrasin, les centaurées, les bruyères réagissent au Ph du sol et à la présence d'aluminium par un pigment, la delphinidine (comme pour les hortensias en sol acide et volcanique).

Elles possèdent un pigment bleu appelé delphinidine (il a été découvert chez le delphinium). Le pigment bleu est la combinaison de l'aluminium avec deux composants: la delphinidine(delphinidine-3-glucoside) et l'acide caféoylquinique (l'acide 3-caffeoylquinique).

Ces plantes sont des bioaccumulatrices d'aluminium, qui est un mécanisme d'adaptation dans les sols géologiquement chargés de ce minerais, tout deux très oxydants pour la majorité des plantes, qui en meurent. Ce sont souvent des plantes endémiques des sols acides, des montagnes et des volcans.

Ces plantes comprennent souvent un mécanisme interne de détoxification de l'aluminium. La plante transporte l'aluminium grâce à de l'oxalate et du citrate. Elle transporte l'aluminium combiné à du citrate dans les vaisseaux de la plante, le xylem et les jeunes pousses puis avec de l'oxalate dans les feuilles et les racines où l'aluminium est bioaccumulé, puis exsudé dans le sol et/ou transmis à des micro organismes fongiques. 

Elles sont donc à la fois tolérantes, bio accumulatrices et résistantes à l'aluminium et à l'acidité.

L'hortensia peut accumuler dans ses feuilles jusqu'à 3 mg d'aluminium par poids sec (3000µg), le sarrasin peut accumuler jusqu'à 15mg. (source: étude de Ma citée dans Root physiology from gene to function p184-185 Lambers & Colmer).



Lorsque le pH du sol devient acide, ce pigment combiné à l'aluminium devient bleu. Les fleurs bleues indiquent donc un PH acide, les fleurs roses un Ph basique. Les fleurs blanches de ces espèces n'indiquent pas un ph neutre ou l'absence d'aluminium, cette variété ne contient tout simplement pas ou peu de pigment, comme le sarrasin, dont la fleur blanche se teinte légèrement de rose très pâle jusqu'au rose.

Les fleurs se colorent en bleu en l'absence d'aluminium et en rose en présence d'aluminium; les fleurs blanches ne contiennent pas de pigments ce qui ne veut pas dire que le sol est neutre. Lors d'un ph neutre, les fleurs sont souvent bi colore ou mauve. Plus les couleurs sont soutenues, plus le caractère indicateur est fort; les nuances varient aussi selon les variétés et les saisons.

PH basique: fleur rose pâle à rouge vif.
PH neutre: fleur mauve ou bi color.
PH acide: fleur bleue ciel à bleu franc.
fleur blanche: absence de pigment, reste blanche, qualité du sol ? inconnu

Pour plus d'infos sur "les plantes bio-indicatrices" de la qualité du sol, consulter l'article.

Les Poacées décompactent la partie superficielle du sol, et jusqu'à un mètre de profondeur, pour permettre à l'air et aux microorganismes d'y pénétrer. Les plantes inhibitrices des graminées s'implantent, comme les épervières et les picrides, avec les légumes racines, qui vont continuer se travail de décompactage du sol et d'hydratation en profondeur. La biodiversité de la faune et de la flore s'améliore, la circulation des minéraux et de la matière organique aussi, le complexe argilo-humique du sol se reforme petit à petit. Ce processus peut prendre quelques années comme plusieurs décennies. Seulement une fois cet équilibre du sol assuré, arbustes et autres herbacées des jeunes fruticées et des bordures champêtres s'implantent, pas avant.


BIOCENOSE ANIMALE
zoochorie:

>>> La majorité des plantes de ces biotopes rudéraux dépendent du vent, des fourmis, des escargots, les pucerons, des insectes volants, des rongeurs (comme les campagnols) et des oiseaux pour leur reproduction et la dissémination de leurs graines. 

Les insectes jouent un rôle pollinisateurs et protecteurs des fleurs et des graines. 

Beaucoup de plantes contiennent des alcaloïdes toxiques pour les rongeurs (fabacées, seneçon, coquelicot,) ou des essences poivrées piquantes voir brûlante (chou, brocoli, radis, moutarde, roquette, persicaire, renouée).

D'autres plantes sont tout simplement épineuses comme les chardons, les cirses, les laiterons, la laitue sauvage etc... sans être urticantes ou venimeuses.

D'autres sont appétantes comme le fumeterre, le cerfeuil musqué, le persil, le trèfle et la luzerne. Les campagnols, les rats et les lapins adorent l'orge, le blé, les poacées, les carottes, les salades. Les lapins raffolent de ces herbes en particulier et fertilisent le sol après leur passage. Et les oiseaux de leurs graines.

Dans un design aménagé, il est donc intéressant d'inviter les poules et les lapins dans ces zones, en gérant la quantité d'herbes que vous laisser à leur disposition; veiller à ce qu'ils ne s'empoisonnent pas avec le herbes qui ne leurs sont pas destinées (notamment séneçon et coquelicot! mortelles pour eux).
lièvre des champs et carotte sauvage
photo à voir sur www.spiga.ch
le lièvre dans les coquelicots
à voir sur  www.pratique.fr/lievre-commun-lievre-brun

Choux, rosier, rumex, ciboulette est une association qui fonctionne bien. Les rumex, les oseilles et les rosiers attirent les demoiselles dorées, et on l'observe fréquemment dans le nature (autre article à ce propos). Elles régulent la population des insectes phyllophages, qui mangent les feuilles ou sucent la sève.



BIOCENOSE FONGIQUE

Le premier constat de ces sols compactés et asphyxiés est la perte de la vie microbienne et fongique du sol par le labour et les intrants de fongicides.

Certaines plantes ont des capacités d'autonomie en l'absence de vie fongique, type mycorhization, comme les brassicacées et les chénopodiacées, elles sont souvent primo habitantes de ces zones qu'elles vont protéger et restaurer. Car elles contiennent des enzymes endophytes et des micro-organismes à l'intérieur de leurs parois. C'est pour cela que lorsque l'on fait un fermentation lactique avec des radis et des choux par exemple, le légume suffit, car il contient déjà des ferments naturels.

Ce qui n'est pas le cas des Astéracées et des légumes racines comme la carotte, la scorsonère et le salsifi qui ont besoin de fixateurs d'azote comme la vesce pour s'épanouir. Les fixateurs d'azote sont également favorables aux céréales et aux poacées en générales.

Les premiers micro-organismes viennent de l'air qui vont se fixer sur les graines de graminées et redéscendre dans le sol, ou sont endophytes aux plantes. Les autres EMs seront amenés par les oiseaux et les rongeurs. La régénération du complexe argilo-humique et la dégradation de la matière carbone en humus se fait grâce aux insectes et au gastéropodes, notamment les escargots, les chenilles, les scarabées, les criquets et les fourmis grâce à leur mucus, leurs glandes salivaires et leurs enzymes. Les larves des cicadelles créent une mousse baveuse à la base des feuilles et sur les tiges pour se protéger de la sécheresse, des fourmis et des oiseaux.

Il est fréquent de trouver des myxomycètes sur les céréales, comme l'ergot du seigle, ou les chardons. Ce sont des champignons endophytes à la plante qui améliore un temps la résistance de plante à la dessication à cause de la sécheresse ou la protège de ravageurs; ces plantes nous sont inconsommables voir très toxiques.

LES APPLICATIONS EN PERMACULTURE
le biotope cultivé élargi

Le brocoli s'associe avec d'autres plantes qui partagent les mêmes caractéristiques socio-écologiques.
Parmi les plantes fidèles, il est important d'élargir la biodiversité favorables des plantes compagnes fidèles >50% avec le brocoli, comme le liseron des champs, le coquelicot rouge.
Ainsi que d'autres plantes au rôle essentiel de conserver: l'orge des rats, la renouée des oiseaux, le cirse des champs, le gaillet gratteron, l'ivraie raide, la vesce commune, la véronique de Perse.

Pour élargir la biodiversité favorable aux espèces comestibles ou tinctoriales, je sélectionne en particulier les carottes, les chénopodes blancs, les coquelicots, les soucis, la laitue scarole, l'orge, le blé, l'avoine, la vesce et les pois, la mauve sylvestre, le géranium à feuilles rondes, la bourrache, l'ail, le poireau des vignes, la fausse roquette, la moutarde des champs, la bourrache, les salsifis, les scorsonères, le fenouil, l'asperge; auxquelles s'ajoute l'artichaut cultivé, les cirses, les centaurées, les laiterons maraîcher, la mâche.

Ces variétés sont à adapter selon le type d'érosion, de compactage, et de nature de sol, plutôt sableux ou rocailleux. Il y a une différence entre le potentiel physiologique d'une plante, et son optimum cultivée. Même si les légumes racines sont adaptées pour décompacter les sols, on choisira des périodes différentes selon que l'on souhaite favoriser le rôle écologique de la plante pour régénérer un milieu, ou selon que l'on souhaite la cultiver pour la consommer.
salsifi sauvage

 




Les plantes compagnes socio-écologiquement similaires :
ARBRES : -
ARBUSTES: -
LIANES: -

HERBACEES: liseron des champs, coquelicot rouge, gaillet gratteron, cirse des champs, mauve sylvestre, laitue sauvage, renouée des oiseaux, euphorbe réveil-matin, laiteron maraîcher, carotte sauvage, chénopode blanc, fumeterre officinal, séneçon commun, oseille gracieuse, plantain lancéolé, crépis de Nîmes, stellaire intermédiaire, lamier amplexicaule, géranium à feuilles rondes, véronique de Perse, laiteron piquant, mouron rouge, diplotaxis fausse roquette, chardon à petits capitules, fenouil commun, potentille rampante, rumex crépue, soucis (calendula), bourrache, rapistre rugueux, poireau des vignes, ail à fleurs, chardon à capitules denses, chardon à petits capitules, bec de grue, gesse annuelle*, cynoglosse de Crète, chardon marie, buglosse d'Italie, véronique brillante, scorsonère à feuille de chausse-trappe, réséda raiponce, bec de grue à feuille de mauve, chardon étoilé, torilis noueux, peigne de vénus, marguerite, crépide à feuille de pissenlit, renoncule des champs, bourse à pasteur, laiteron épineux, cirse des champs, renouée persicaire, grand plantain, mercuriale annuelle, laiteron maraîcher, morelle noire, violette tricolore, violette tricolore des champs, moutarde des champs, atriplex, radis sauvage, sabline à feuille de serpolet, plantain lancéolé, véronique à feuilles de lierre, silène enflé, arroche étalée, linaire, myosotis des champs, pimprenelle, achilée millefeuille, renoncule bulbeuse, bugrane*, épervière piloselle, millepertuis officinal, panicaut champêtre, gaillet caille-lait, plantain corne de cerf, asperge officinale, 

POACEES: orge des rats, ivraie raide, avoine stérile, chiendent pied de poule, brôme stérile, orge des lièvres, avoine stérile, blé tendre, blé dur, panic pied de coq, pâturin annuel, chiendent officinal, vulpin des prés, pâturin commun, brachypode penné, carex glauque, fromental, brize intermédiaire, houlque laineuse, avoine barbue, brome de Madrid, lagure ovale, dactylis pelotonné,

GRIMPANTES: liseron des champs, gaillet gratteron, vesce commune*, vesce hybride*, gesse annuelle*.

COUVRESOLS: liseron des champs, gaillet gratteron, renouée des oiseaux, stellaire intermédiaire, mouron rouge, véronique de Perse, potentille rampante, chiendent, chénopode blanc + crépis de Nîmes lorsque la plante est abondante), véronique brillante, renouée persicaire, véronique à feuilles de lierre, lotier corniculé*, trèfle rampant*.

NFP*: vesce commune*, vesce hybride*, gesse annuelle*, luzerne d'Arabie*, luzerne lupuline*, lotier corniculé*, trèfle des prés*, bugrane*, trèfle rampant*.

>>> Dans un biotope cultivé, il est facile d'associer les brocolis avec les carottes, les salsifis, les scorsonères, les panais, la chicorée, les choux, les chénopodes, les épinards, la moutarde, les artichauts, les centaurées, le chardon marie, les coquelicots, les géraniums, le fumeterre, les renouées, l'oseille, les rumex crépues, les tomates, les salades, les fraises, les poireaux, les vesces, la luzerne, le mélilot, le trèfle, les pois, les fenouils, la mâche, les asperges, l'orge, l'avoine, le blé, le chiendent, la bourrache, le fumeterre, l'achilée millefeuille, le myosotis, les valérianes de perse, les stellaires, les marguerites, les camomilles, les calendulas selon la structure du sol plus ou moins rocheux ou sableux.

culture sur butte rudérale avec la biodiversité du brocoli, carotte, radis, amarante, tomate,
moutarde, bleuet des montagnes, myosotis, mâche, laiteron, salades, géranium, séneçon, coquelicot, mélisse,
renouée du japon, graminées.
les plantes se multiplient/se ressèment spontanément jusqu'à évolution de la biodiversité plus favorables aux lamiacées.
carré de choux et plantes compagnes.
fleur de douce-amère, une solanacée arborescente (non comestible), cousine des gojis.

les morelles noires sont restées implantées deux ans, puis sont rentrées en dormance.
butte rudérale pour tomate et crucifères

nouveau jardin rudéral complètement compacté, remué et perturbé (suite à la création d'un parking)
biotope pour artichaut, chardon, chou, arroche, brocoli, tomate, coquelicot, salade, poivron, fenouil, plantain,
courgette, menthe, renouée, fraisier et framboisier, mélilot officinal, pissenlit, lampsane, laiteron, pomme de terre.
fraise des bois en zone rudérale
Pour plus d'infos sur les associations végétales (certains seront réactualiser cet été)
favorables aux carottes, consulter " le biotope des carottes"
favorables aux artichauts, consulter "le biotope des artichauts"
favorables aux salades, consulter "le biotope des salades"
favorables aux mâches, consulter "le biotope de la mâche"
favorables aux tomates, consulter "le biotope des tomates".
D'autres articles seront consacrés aux céréales, à la moutarde, aux fraises et aux  poireaux.

Dans les sols abîmés, il est préférable d'envisager trois temps de culture:
_ 1 Avec le premier semis, ou la levée de dormance spontanée si elle existe, laisser la plante jouer son rôle et favoriser la dispersion des graines.----> favorables à la récolte de graines
_ 2 Avec le deuxième semis issu des graines de l'année précédente, aux propriétés adaptées au terrain déjà en mémoire dans les graines, réaliser une première récolte selon la qualité des légumes, valoriser la consommation des parties foliaires comestibles. --------> favorable à la récolte de feuilles.
_ 3 Avec le troisième semis, lorsque les conditions du sol sont plus équilibrées, la plante dispose de conditions favorables pour développer des racines de qualité pour la consommation. ------> favorables à la récolte de racines.

CULTURE REGENERATIVE EXPERIMENTALE


On assimile souvent la mise en friche à l'arrêt des cultures. C'est une erreur. Cela signifie l'arrêt de pratiques culturales mécaniques et chimiques. 

La mise en friche signifie surtout l'arrêt du labour, du fauchage, des amendements en lisier, de pâture et l'usage d'engins mécaniques pour laisser se réimplanter la vie et la biodiversité. 

Une agriculture bio-mimétique qui s'aligne sur les cycles de régénérations végétatifs est tout à fait rentable et viable, à l'échelle familiale et potentiellement avec un rendement économique (à expérimenter), tout en respectant l'environnement.

Adaptez aussi votre production céréales/légume feuilles/légumes fleur/légumes racines pendant la période d'aggradation du sol: profitez en pour cultiver des artichauts, des choux, des brocolis, des céréales (orge, blé, avoine), des fabacées (pois, haricots, fèves, vesce, gesses, luzerne), voir des tomates, des courgettes, des physalis, des aubergines et des melons. Puis des oignons, des poireaux, des carottes, des pommes de terre, des topinambours, de la mâche et des fraises. Vous aurez une sécurité économique ou un complément. 

Dans ces zones rudérales au sol dégradé par les pratiques agricoles, il est donc possible de cultiver des variétés de plantes adaptées et régénératrices de ces milieux, sans forcer le processus par des intrants extérieurs ou des pratiques de perturbation du sol.

Surtout, il est primordial de laisser reposer ces sols et de les protéger de l'érosion pour les restaurer, de ne plus les travailler et de planter des plantes décompactantes et reminéralisantes plutôt que de les aérer à la bêche ou autres outils. Couvrir ces sols de l'exposition aux uvs, au vent, aux pluies, à l'évaporation et à l'érosion est une première nécessité.



10 étapes pour régénérer des sols compactés, avec déblocage du phosphore grâce aux brocolis et leurs plantes compagnes :
Pour cela, il est primordial de suivre le process naturel de régénération sans précipiter les étapes et les matières sur 2 ans minimum: la démarche va consister à limiter l'érosion, régénérer la couverture du sol, débloquer le phosphore et l'azote, décompacter le sol en profondeur et en surface, réhydrater, régénérer la vie du sol et la biodiversité faunistique qui vont régénérer le complexe argilo-humique.

cycle 1 - première année de compagnonnage, décompactage et restauration de l'humus.


1 plantes couvresols rampante, en rosette, résistante à l'érosion, la sécheresse et au compactage, régénératrice cellulaire, myrmécophile (symbiose avec les fourmis), type liseron, renouée des oiseaux, véronique, mouron des champs, stellaire, pourpier, mâche, mauve sylvestre, porcelle, pissenlit, plantain lancéolé, calendula, brocoli sauvage... si les graminées à système rhizomateux sont présents, comme le vulpin et le chiendent, laissez-les: cela signifie que le sol est tellement compacté qu'il a besoin d'une aération horizontale superficielle pour casser les semelles de labour, avant que des systèmes racinaires plus profonds ne puissent s'implanter..... Les draves, brocolis sauvages, peuvent aussi jouer se rôle là.

2 plantation d'Astéracées, de Rumex, de Plantaginacées et d'Apiacées bi annuelles ou vivaces, en rosette, résistantes à la sécheresse et à l'érosion, riche en lipides et en oméga 3, antioxydantes, détoxifiantes de métaux lourds et d'acides, bioaccumulatrices, drainantes, qui poussent sur sol compacté, limoneux ou rocailleux type chardon, artichaut, cirse, centaurée, porcelle, crépis de Nîmes, calendula, grand plantain, oseille crépue, bouillon blanc...

Elles vont couvrir le sol, ombrager la zone, la protéger contre l'évaporation et drainer les eaux de pluie en profondeur pour celles qui ont de grandes racines pivotantes (comme les chardon, les artichauts, le bouillon blanc, tournesol). Ces astéracées aux grandes racines sont essentielles au décompactage primaire des semelles de labour et des compactage en profondeur: elles décompactent, aèrent, hydratent, drainent, donc relancent la va vie aérobie.

Elles sont adaptées au calcaire actif, aux acides, aux métaux lourds (fer, aluminium, cadmium, autres) et à la vie anaérobie, avec pas ou peu de vie microbienne aérobie.

Ces plantes réactivent la vie aérobie, produisent de la biomasse azotée et carbone, des fleurs pour les pollinisateurs, attirer les abeilles, les bourdons, les syrphes, les guêpes, les fourmis, les pucerons, les coccinelles, les vers luisants, les punaises, les mouches, les papillons, les chenilles, attirez les oiseaux, et offrir des tiges de nidification pour les insectes en hiver et les larves. 
+ peut être combiné à des poacées sauvages type chiendent, orge, ivraie, avoine selon la structure du sol.

3 plantation de Brassicacées (surtout crucifères) et Chénopodiacées: brocoli cultivé, chou, tabouret, moutarde, fausse roquette, réséda jaune....( entre 10% et 50% maximum de la végétation), chénopode, épinard, betterave et amarante. 
+ plantes compagnes régulatrices de l'appétence des rongeurs et des herbivores: coquelicot, séneçon, géranium à feuilles rondes et fumeterre.

Elles vont débloquer le phosphore dans le sol et rééquilibrer le Ph vers un Ph plus neutre.
Les brassicacées attirent le rongeurs, les gastéropodes et les chenilles qui vont assimiler le phosphore dans les plantes et les restituer dans leur déjections.

Les calendulas et les plantains ont un effet synergique avec les brassicacées et les solanacées: elles renforcent et vivifient leur métabolisme. Elles sont anti-inflammatoire, apaisantes et cicatrisantes, elles protègent les parois des morsures d'insectes et des lésions par les Uvs, et évitent la transmission de maladies par les acariens et elles régénèrent les structures cellulaires des plantes.

Les escargots sont les premiers à pouvoir habiter ces zones exposées, bien avant les limaces et les lombrics, qui ont besoin d'un bon complexe argilo-humique pour vivre, glisser et creuser des galeries; les escargots s'abritent dans leur coquille, les limaces sous les feuilles ou sous les roches, observez si ces éléments soient présents sur le sol. Idem pour les chenilles de papillons.

Les gastéropodes phytophages et mycophages restituent les minéraux dans leurs excréments sous forme assimilable et hydratent le sol grâce à leur mucus et à leurs glandes: le potassium a besoin d'argile pour se fixer dans le sol. Les gastéropodes n'ont pas de squelette: les escargots construisent leur coquilles avec du calcium, disponible dans ces zones, et les limaces n'ont plus de coquille du tout (ou une coquille résiduelle de quelques millimètres au bout de leur corps).  Les rongeurs comme les campagnols, les lapins, les lièvres et les herbivores comme les chevreuils vont apporter du fumier végétal solide. Les oiseaux vont venir se nourrir d'insectes, de chenilles et de graines, tout en fertilisant le sol, riches en azote organique, ils vont apporter les EMs qui vont réactiver la vie microbienne du sol et apporter les graines d'autres espèces, notamment à baies et à noix (biodiversité de la haie champêtre).

Il est absolument primordial de laisser les gastéropodes et les chenilles digérer les végétaux et les racines pour nourrir le sol, les bactéries, les micro-organismes et l'hydrater. C'est une étape clé dans la restauration du complexe argilo humique pour maintenir les éléments du sol ensemble (échange cationique), retenir les minéraux, limiter l'érosion et la fuite des solutés dans les nappes phréatiques et surtout, redynamiser la vie aérobie tout en détoxinant les effets du calcaire actif et l'oxydation du sol. Après leur passage, le sol ne libère plus d'aluminium et d'ions ferrique. Le sol peut accueillir toute une autre faune et flore différente.

4 Laissez fleurir et montée en graine au minimum 20% de la plantation pour la biocénose animale. Laisser sur place la première année la majorité de la biomasse azotée et carbone pour reconstituer l'humus en surface. Evaluer votre rapport C/N en fonction de l'état de votre sol.

Laisser sécher sur place les pailles, les feuilles fanées et les racines annuelles qui vont couvrir le sol, créer de la biomasse carbone, relancer la vie microbienne aérobie, nourrir la microfaune, notamment les escargots, les bactéries et les champignons saprophytes endophytes (à l'intérieur des parois cellulaires des plantes).

Les gastéropodes, notamment les escargots, qui sont tolérants aux espaces héliophiles et rocheux, vont commencer à créer l'argile et à réagglomérer les particules du sol (notamment l'argile et l'humus) grâce à leur mucus et leurs déjections.

Les graines des plantes myrmécophiles vont attirer les fourmis, les pucerons et les coccinelles. Et les graines présentes dans le sol, celles rapportées par les oiseaux, le vent et les animaux vont trouver des conditions adéquates pour lever leur dormance et germer. Idem pour les spores de champignons saprophytes et arbusculaires.

cycle 1 suite - deuxième année de compagnonnage, hydrater, nourrir et détoxifier le milieu.

5 plantation de fixateurs d'azote herbacées tolérants aux conditions semi-arides et rudérales.
type vesce, luzerne, gesse, qui vont réactiver la vie microbienne du sol (grâce à l'association avec les bactéries rhizobium notamment) et booster la croissance des graminées et des herbacées (céréales, légumes feuilles et légumes racines). La biomasse carbone de l'hiver, la cellulose broyée par les gastéropodes et les excréments des escargots, des limaces, des chenilles, des fourmis, des rongeurs et des oiseaux vont être mycodigérés.

6 plantation de graminées décompactantes tolérantes des zones semi-arides et thermophiles brôme, ivraie, orge des rats, avoine, blé dur et blé tendre. Si le phosphore est biodisponible dans le sol, le blé n'est pas ou peu dépend aux associations mycorhiziennes (entre 0% et 30% - source "Les mycorhizes" de Fortin, Planchette et Piché), d'où l'intérêt de planter les blés en deuxième phase du cycle régénératif du phosphore. (Dans un sol compacté, riche en bases mais au phosphore bloqué, avec vie anaérobie sans mycorhize, les blés n'auront que peu de chance de survivre ou seront rachitiques).
+ en compagnonnage avec les vesces et la luzerne ou d'autres espèces cultivées comme les haricots, les pois et les fèves par exemple qui réalise une association mycorhizienne avec des bactéries nitrifiantes.

7 plantation d'Astéracées et d'Apiacées légumes racines dépendants d'une mycorhization de leur système racinaire type carotte, cerfeuil, pissenlit, scorsonère, fenouil, salsifis, artichauts, chardon, cirse, centaurée... qui ont besoin de symbiose mycorhizienne pour se développer et qui ont des propriétés anti-oxydantes. Les carottes, pois, poireaux, haricots, fèves, sont parmi les plantes nécessitant une forte mycorhization, supérieure à 90%. (source "Les mycorhizes" de Fortin, Planchette et Piché).
+ plantation de plantes compagnes régulatrices de larves, de nématodes et de mouches type alliacées, poireaux, ail ou oignons.
+ plantation de plantes synergiques calmantes, cicatrisantes, minéralisantes et régénératrice cellulaire comme le calendula, le grand plantain et le plantain lancéolé.

cycle 2 - troisième année de compagnonnage 

8 plantation de graminées pour décompacter le sols en surface et avec un réseau de racines plus fines et plus denses, qui va aérer, oxygéner et hydrater le sol type orge, blé, avoine, brôme, chiendent, ivraie. Laissez monter en graines une saison et laisser en friche sur place sans faucher. Faites une récolte limitée (pour un usage familiale) et à la main (pour éviter de piétiner le sol), de blé, d'orge ou d'avoine si besoin. sur plusieurs années. La population de rongeurs herbivores va participer à la qualité du sol, à la digestion de la matière organique et à la dissémination des graines et des spores.
+ plantation des plantes compagnes régulatrices : coquelicots, séneçon, fumeterre, luzerne et géranium à feuilles rondes, amaranthes, ou de leurs familles respectives: papavéracées, fumariacées, fabacées, géraniacées, amaranthacées.

9 plantation de rosacées herbacées qui poussent sur sol équilibré, en milieu thermophile et héliophile ou de solanacées rudérales type tomates, courgettes, aubergines, poivron, pomme de terre (sur butte de paille - semences non enfouies) et d'astéracées rhizomateuses comme les topinambour.
+ fixateur d'azote couvresol des milieu équilibré: le lotier corniculé, la luzerne d'Arabie. 

------------------------------------- complexe argilo-humique en formation -------------------------------------
cycle 3 - ? année, lorsque le sol est régénéré, parfois plus de 10 ans...
10 plantation d'arbustes et d'arbres fruitiers cornouiller, pommier, merisier, noyers, figuier, aubépine, épine vinette...

Remarques: Tous ces cycles se succèdent et se combinent au fur et à mesure; les proportions de la végétation évoluent jusqu'à la régénération du sol. L'ensemble des plantes sont présentes pendant le cycle de régénération qui peut prendre plusieurs années comme plusieurs décennies. Il peut être rapide en 2 ou 3 ans si la vie du sol est encore active.

Dans un potager urbain traditionnel avec vie aérobie active, on peut combiner le cycle 1 et 2, voir 3 dans une forêt jardin; comme cultiver simultanément artichaut, cirse, mâche, stellaire, calendula, plantain, chou, brocoli, moutarde, radis, navet, roquette, ipomée, patate douce, chénopode, épinard, betterave, rosier, vesce, luzerne, pois, carotte, pissenlit, salsifis, scorsonère, poireau, fraises, laitue, orge, avoine, blé, oseille, tomate, physalis, aubergine, pomme de terre, agarics, plutée, pleurote...

Adaptez les variétés en fonction de votre situation de terrain:
_ érosion
_ compactage
_ excès en azote
_ pollution aux nitrates ou aux nitrites
_ pollution en cadmium
_ carence en phosphore biodisponible
_ chlorose férique

Dans les sols très abîmés, pour la culture de céréales de variétés cultivées, il est préférable de les planter lorsque les fixateurs d'azote comme les vesces et la luzerne ont déjà réactivé la vie du sol et que la biomasse carbone est assurée par des poacées sauvages pendant 1 à 3 ans selon les cas. Le mieux est de semer quelques semences cultivées en même temps pour en récolter les graines, qui pourront vous servir à ensemencer largement la parcelle ensuite pour une récolte abondante et adaptée aux facteurs stress du terrain. 

Pour plus d'infos, consultez le biotope de l'Artichaut, de la Carotte et de la Tomate.

La plantation de brassicacées sans fixateur d'azote est possible et naturelle pour la plante. Elles sollicitent ainsi leurs qualités d'adaptation et développent des aptitudes de résistances à la sécheresse et au blocage des nutriments par exemple. L'intérêt est de récolter les graines de cette plantation pour les planter dans la deuxième phase de régénération. Il est tout à fait intéressant de procéder de cette manière en réservant une petite zone à cet effet dès la première année du cycle régénératif, pour récolter des graines à la mémoire épigénétique, résistantes aux stress de votre terrain et de vos conditions climatiques, que vous plantez dans des conditions optimales lors de la deuxième année du cycle régénératif, où elles apprendrons à créer une symbiose mycorhizienne avec les fabacées et les bactéries rhizobium.

Vous pouvez récolter ainsi trois types de graines: autonomes en milieu aride, symbiotiques en milieu rudéral, symbiotiques en milieu aride et rudéral à résistance au stress.

Ces propriétés sont réactionnelles: l'environnement et la stimulation par les micro-organismes activent ces modulations épigénétiques. Ces facultés ne sont pas encodées dans le génome de l'ADN, en l'état actuel des connaissances scientifiques sur le sujet qui sont en perpétuelle évolution.
C'est donc en conservant le milieu, la biodiversité et les spécificités biotiques et abiotiques du lieu de culture que la pérennité de ces aptitudes est possible, durable et reproductible dans des zones aux caractéristiques socio-écologiques similaires.

Remarques:
Vous pouvez allonger un cycle en augmentant la cueillette et la récolte qui vont ralentir le processus de régénération - pour cultiver des céréales, des artichauts, des brocolis et des tomates par exemple, mais il est difficile de l'accélérer; la patience est de rigueur. Optimisez donc toutes les alternatives pour cultiver avec la biodiversité de ces zones rudérales compactées.
Toutefois, il est néfaste de faucher systématiquement ces zones et de laisser les mêmes plantes d'année en année, car elles vont consommer d'autres éléments nutritifs dans le sol, déjà assez appauvri, et vont donc épuiser d'autres ressources. Il est bien plus intéressant d'accompagner la levée de dormance des plantes spontanées en cultivant les plantes comestibles associées,c e qui demande en effet, une certaine flexibilité, difficile à gérer peut-être dans un système productif tel qu'il est aménagé aujourd'hui. C'est tout à fais possible dans un système polyculture comme en permaculture.

Le paillage ou l'apport de brf massif sur des sols compactés à la microfaune quasi inexistante, ou dans des zones hydromorphes, entraînent un excès de matière carbone, aggrave encore plus le compactage en surface, et crée des semelles, car la matière s'accumule en se décomposant par érosion et non par digestion des micro-organismes. Laisser monter en graines les graminées et planter des plantes couvresols rampantes sont mieux adaptées. Le BRF est intéressant lorsqu'il est combiné à une mycorestauration avec des champignons saprophytes. A savoir que les graminées abritent des champignons saprophytes endophytes, à l'intérieur de leur paroi cellulaire, lorsqu'elles montent en tiges. Les campagnols qui sont aussi mycophages rapportent sur leur moustaches des spores de champignons dans leur terrier et participent à régénérer la biodiversité fongique des zones rudérales et des berges. Les Escargots vont permettre de recréer le complexe argilo-humique du sol, les chenilles aussi.

Cultiver en zone polluée?
PRECAUTIONS
Si vous arrivez sur une zone en friche, renseignez vous sur l'histoire de la parcelle et des activités humaines pratiquées, faites un relevé floristique (au besoin demander le diagnostic d'un botaniste) et des analyses de laboratoires sur la composition du sol ET des plantes (feuilles, tiges et racines).

Les facteurs de pollution sont très importants: s'agit-il d'une pollution unique? épisodique? passée? régulière? permanente? atmosphérique? aquatique? climatique (pluies acides)? anthropiques (facteurs humaines et industriels)? naturelles (géologiques par exemple, volcanique)? superficielles? profondes?

Vérifiez la qualité de l'eau, de l'air et du sol, notamment en cas de libération d'ions fériques, d'aluminium, de cadmium ou autres métaux lourds. Selon les variétés, les Brassicacées ont la particularité de tolérer, d'accumuler ou de détoxifier les métaux lourds.

Attention! Une plante généreuse et développée ne garantie pas sa comestibilité mais sa capacité à tirer partie des éléments biochimiques en présence dans son environnement immédiat. L'observation et la prudence du lieu de culture importent donc aussi bien en zone urbaine qu'en zone rurale, voir même en zone isolée (pollution atmosphérique, aérienne, géologique, dépôts de pluies acides): route, épandage, grandes cultures, décharges, sites industriels, anciennes zone cultivée, couloirs aériens, sites nucléaires (jusqu'à 100km),  etc...

Les plantes réagissent de 4 manière à la pollution:
INTOLERANCE
_ intolérance à la pollution--> mort, inhibition, dégénérescence ou non levée de dormance.

TOLERANCE
_ tolérance faible, rachétisme, survie, stérilité.
_ tolérance métabolique ou épigénétique par immunité: tolérance intrinsèque à la physiologie de la plante (mécanismes d'isolement, de séquestration, d'accumulation, d'allocation (bourgeons, jeunes feuilles, racines), d'élimination racinaire ou gazeuse, ou de détoxification des molécules).
_ tolérance métabolique et épigénétique par accumulation et concentration à but défensif ou de croissance (allocation des molécules pour booster la croissance en situation de stress, ou nanisme pour économiser l'énergie et limiter l'exposition aux molécules, concentration des toxines dans les jeunes poussent et les racines pour se prémunir d'un facteur stress: excès d'abroutissement d'herbivores ou d'insectes phytophages, dépollution du milieu pour les génération suivantes par dispersion dans l'environnement, ou  extraction es métaux et des toxines du sol pour les accumuler dans la plante pour protéger des plantes compagnes, ou au contraire accroissement de la pollution dans le sol par accumulation de matière organique concentrée (en l'absence de partenaires dégradants comme les champignons ou dispersant comme la faune) les exsudats racinaires pour occuper un territoire soumis à des stress compétitifs).
_ tolérance métabolique et épigénétique par détoxination à but adaptatif (immunité, croissance, détoxification, pérennité, dépollution du milieu pour les génération suivantes et les plantes compagnes)

Et surtout, toutes les pollutions ne se valent pas! Les pollutions à l'azote sont plus faciles à réhabiliter pour la comestibilité que les pollutions aux métaux lourds par exemple, où la mycorégénération est une option de plus en plus prometteuse comparée à la phytorémédiation.

La pollution aux radionucléides est très complexe, et diffère entre le sélénium et le césium.

Une multitude de plantes et d'organismes foisonnent aujourd'hui dans les zones irradiées à Tchernobyl, dans la localité de Prypiat; ces espèces post-exposition développent des vies radioactives viables, idem après le bombardement atomique du Japon, les Ginkos biloba ont été les premiers arbres à se régénérer sans peine (voir le livre et les publications scientifiques sur le sujet, pour tchernobyl, three miles island, Hiroshima (bombardement atomique) et Fukushima). Ce qui ne veut pas dire qu'ils soient comestibles! Les plantes et les animaux ont juste développé une forme de vie radioactive, tolérante aux concentrations. Ces plantes et ces animaux qui se sont adaptés proviennent de zones en forêts qui n'ont pas été exposées, ou peu exposées, et sont venus se réinstaller par la suite: aucune espèce in situ pendant l'épisode de catastrophe nucléaire n'a survécu ou ne s'est adaptée.

Cultiver en ville sur le terrain:
Dans la majorité des cas, les plantes semblent allouer des concentrations variables au sein de leur organisme, entre les bourgeons, les jeunes feuilles, les feuilles développées, la tige, les parties ligneuses, les racines, les fleurs et les graines. La chair des fruits, les graines ainsi que les fleurs, dont la vocation est d'être mangé et emporté par les animaux, sont souvent exempte de toxines, mais pas toujours.

Il existe une multitude d'analyses qui montrent l'accumulation et la concentration toxique voir mortelle des toxines et des métaux lourds dans les plantes, les rendant impropres à la consommation, notamment sur les sites industriels avec métaux lourds.

Dans un potager urbain à Grenoble, une équipe avait fait analyser en laboratoire la composition des légumes cultivés, notamment des haricots, pour voir s'ils étaient sains à manger malgré le trafic urbain autour du petit potager, les résultats étaient positifs (je n'ai pas vérifié personnellement et parfois, politiquement, on préfère rassurer la population ;-) donc à vérifier par vos soins).

Une publication scientifique récente a démontré chez l'Arabette des dames la capacité de la brassicacée à utiliser les nitrites comme source nutritive pour bloquer le cadmium et empêcher son assimilation chez la plante.

Les processus de tolérance et de détoxination chez les plantes varient selon des conditions spécifiques et sont mal connues, car la majorité des expérimentations sont conduites en milieu artificiel, en laboratoire, dans des conditions dénaturées, sur des sujets cultivés en pots, sur substrats pauvres (vermaculite, sable ou terreau stérile) et en l'absence de partenaires végétaux, bactériens, de micro-organimes ou fongiques ou de tout autre facteur climatique. Il est difficile d'être catégorique; seuls des prélèvements et l'analyse d'échantillons permet de vérifier la comestibilité des légumes en milieu urbain ou pollué. La prudence est de mise, surtout pour les légumes feuilles et les racines.

Faites appel à un laboratoire pour analyser la composition de vos fruits et surtout de vos légumes feuilles et racines, particulièrement pour les brassicacées qui sont des plantes tolérantes aux milieux pollués, au comportement souvent accumulatif reconnu, notamment en terme de métaux lourds et de radiation. En cas de doute, abstenez-vous de faire paître des animaux ou de manger des légumes cultivés dans des zones polluées. Vous pouvez toutefois y récolter les graines pour les planter dans des zones saines, les plantes auront la faculté de résister à des conditions de sécheresse et de pollution en milieu cultivé.


Le Tabouret, Thlaspi arvense


anthropology of food  " Kerner, Chou & Warmind: Commensality; from Everyday Food to Feast
Sandrine Ruhlmann" https://journals.openedition.org/aof/8832

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