BIOTOPES

INTRODUCTION

<< Toutes les espèces cultivées viennent d'espèces sauvages. >>



Nous analysons le biotope sauvage ou spontané des espèces comestibles en France d'arbres fruitiers, d'arbres à noix, de légumes, de céréales, d'aromates et même les champignons.

Les fruticées, les haies forestières, les landes, les prairies et les clairières sont des milieux naturels dans lesquels on trouve la majorité des ressources comestibles pour l'Homme. Ces écosystèmes éphémères d'une dizaine d'années sont dynamiques et foisonnants. La biodiversité nous intéresse particulièrement pour régénérer des espaces cultivés plus proche de leur conditions de vie sauvage. Ces écotones sont des transitions floristiques entre la prairie et la forêt mâture. Inspirons-nous en pour recréer la vie et inviter la biodiversité dans les espaces cultivés.

Le projet Permaforêt est le lieu d'expérimentation et de témoignage de ces recherches avec ce blog Permaforêt.blogspot.fr et la forêt jardin.

En permaculture, un des principes fondateur est de travailler AVEC la Nature et non contre Elle. C'est en observant, en s'interrogeant et en comprenant les interactions phytosociologiques, mycosociologiques et éthologiques que nous pourrons les ré-intégrer pour les espèces fruitières et potagères. C'est une démarche de synergie avec la Nature.

Comprendre le fonctionnement dynamique et écologique d'un biotope en permaculture permet de designer des cultures proches de leur milieu naturel sauvage, de régénérer un biotope, de densifier les associations, du sol à la canopée. Et surtout de travailler avec la Nature, dans la continuité des stratégies de co-évolution des plantes, des animaux et des micro-organismes, efficientes depuis plusieurs millions d'années.

C'est une invitation à réconcilier l'agriculture avec la Forêt et le Sauvage.

Pour que CULTIVER rime avec COLLABORER et non plus avec DOMESTIQUER.


LISTE DES BIOTOPES ÉTUDIES



carte phytosociologique de France du CNRS (source cybergeo)




PRINCIPES


"Tout espace naturel laissé à lui-même,
évolue spontanément vers l'état naturel de santé qu'est celui de la Forêt,
à travers des processus régulateurs."

La biodiversité et le mutualisme sont des choix dominants dans la Nature, plutôt que celui de la compétition. La compétition entre organismes vivants se limite à des relations de courte durée
pour répondre à un facteur stress, de survie de l'espèce ou de régulation d'une surabondance. A travers l'histoire du vivant, tout groupe vivant animal ou végétal vivant sur une organisation compétitrice permanente développe pas ou peu de facultés d'adaptation, ce qui finit pas provoquer son extinction. Tous les organismes vivants qui ont su développer des relations mutualistes ont traversé les millénaires. (voir les études de Jared Diamond et Jean-Marie Pelt).

La neurobiologie végétale ouvre de nouvelles perspectives dans la considération du Vivant, de l' Intelligence et de la Sensibilité.

L'épigénétique vient d'apporter la preuve que tous les organismes vivants ont la capacité de moduler l'expression de leurs gènes grâce à leur comportement. 10 à 15 jours suffisent à inhiber ou réveiller des épigénomes. 15% de l'ADN seulement seraient déterminants au départ. 85% de la modulation des autres gènes, que l'on appelle épigénomes, dépendrait de 5 facteurs comportementaux et environnementaux:

les ressources nutritives 
l'activité de l'organisme 
la gestion des facteurs stress 
l'émotion positive dans les actions
la sociabilité.
(source Joël De Rosnay)

Imaginez les perspectives en terme de régénérescence aussi bien chez l'Humain que pour le Végétal, mais aussi la prise de conscience urgente de pallier aux stress et aux sénescences dégénératives imposées aux organismes vivants par nos modes de vie et de pratiques.

Imaginez l'abondance dans laquelle on vivrait sur Terre, si l'homme avait semé toutes les graines des fruits dont il se nourrit... Allons à la découverte de notre biome humain et de nos rôles écologiques pour planter la forêt jardin planétaire. Inventons une éthique, des pratiques, des techniques et des outils agricoles avec le Sauvage. La Permaculture et la Paraculture sont des voies possibles. + infos sur la paraculture

LES HABITATS EN FRANCE

Le référentiel habitats en France de CORINE Biotope.
En l'état actuel des connaissances, en France, les écologues identifient :

9 CONTINENTALITES
9 continentalités principales de végétation:
_ le littoral atlantique
_ les étages collinéens (500m~950m)
_ Les étages montagnards (950m~1450m)
_ Les étages sub-alpins (1800m~2200m)
_ Les étages alpins (2100m~2800m)
_ L'étage thermoméditérranéen (0~100m, littoral Corse y compris)
_ L'étage mésoméditerranéen (100m~500m, jusuqu'à 100m en Corse)
_ L'étage supraméditerranéen (500m~900m, 1000m~1300m en Corse)
_ Les étages oro- et altiméditerranéen en Corse et dans les Pyrénees orientales (1300~1800m et 1800m~2700m).

Les domaines cultivées se situent souvent entre l'espace atlantique et les étages montagnards, avec une forte représentation sur le littoral, les plaines et à l'espace collinéen.
NB: Les altitudes varient selon que l'on se situe sur le versant nord ou sur le versant sud d'un relief.

16 MILIEUX
16 milieux phyto-sociologiques principaux parmi lesquels on peut classés plusieurs centaines de biotopes et plusieurs milliers de microbiotopes.

_ 1 : Eaux marines océaniques et littorales à végétation aquatique essentiellement algale.
_ 2: Littoral marin à végétation aérienne, supportant le sel, parfois épisodiquement submergée.
_ 3 : Eaux continentales à sublittorales, douces à saumâtres, en nappes libres et affleurantes, des lacs, étangs, mares, fleuves et rivières, d'origines naturelles ou créés par l'homme.
_ 4: Zones humides plus ou moins amphibies, des bords de lacs, d'étangs, de rivières, sources et dépressions diverses, à végétation herbacée basse plus ou moins éparse, ne recouvrant pas totalement le sol.
_ 5: Zones humides, parfois amphibies, des bords de lacs, étangs, fleuves, rivières, torrents, sources, dépressions diverses, à végétation herbacée haute (roselières, cariçaies, mégaphorbiaies), recouvrant généralement complètement le sol. (voir aussi le 06/ "Tourbières" pour les tremblants de colonisation des bords de lacs tourbeux).
_ 6 : Tourbières hautes, tourbières basses et tremblants, prairies tourbeuses. (voir aussi le 05/3.2.1 pour les cariçaies aquatiques, les cladiaies et roselières des sols tourbeux à pH neutre et les 14/4 et 14/5 pour les landes à chaméphytes).
_ 7 : Parois plus ou moins verticales des murs et rochers non marins ; éboulis.
_ 8 : Dalles rocheuses horizontales et sables plus ou moins stabilisés, zones à sols très superficiels généralement de faible niveau trophique et supportant la sécheresse.
_ 9 : Pelouses, steppes et ourlets développés sur des sols riches en calcium, secs, assez superficiels et généralement pauvres en azote.
_ 10: Pelouses, ourlets et herbes vivaces des coupes forestières sur sols acides.
_ 11: Pelouses permanentes des étages alpin à subalpin.
_ 12: Prairies eurosibériennes des sols moyennement riches à riches en azote, subissant des pratiques agricoles variées (fertilisation, amendement, fauche, pâturage, jachère, semis...).
13: Cultures, friches, coupes forestières à sols perturbés, lieux plus ou moins rudéralisés, et zones naturelles de caractères écologiques similaires (pieds de falaises, ourlets dunaires...). L'enrichissement trophique est lié aux animaux, aux actions de l'homme, à la fixation symbiotique d'azote, ou à la minéralisation active dans le sol consécutive aux éclaircies et aux remontées de nappe d'eau.
_ 14: Landes et garrigues à plantes vivaces ligneuses (sous-arbrisseaux chaméphytiques de quelques décimètres de hauteur).
_ 15 : Haies arbustives, halliers, fruticées, maquis, matorrals, buissons, pré-manteaux et manteaux externes et de coupes forestières (lisières arbustives), souvent linéaires mais parfois en nappes spatiales, ou plus ou moins éclatés, constituées d'arbustes et d'arbrisseaux.
_ 16: Végétations arborescentes et herbacées intraforestières, des forêts, bois et bosquets arborescents.
Le détail des biotopes représentatifs de la biodiversité de ces milieux est disponible sur la base de donnée de l'auteur.

Nous mettons à disposition des informations génériques à titre éducatif, 
les tableaux sont issues des bases de données SOPHY
L'analyse du biotope est proposée en lien.
Source:
BASE DE DONNEES PHYTOSOCIOLOGIQUE SOPHY 
http://sophy.univ-cezanne.fr/PSHTM/Flrl6tis.htm

Il existe plusieurs programmes d'identification de biotopes CORINESOPHYCATMINAT, eVeg. L'INPN inventorie aussi les référentiels habitats en France. La base de données Corine Biotope est une typologie des habitats naturels et semi-naturels présents sur le sol européen. 
Retrouvez aussi les unités phytosociologiques référencées et illusréres sur https://www.preservons-la-nature.fr/flore/phytosociologie/

association française de phytosociologie www.phytosocio.org
guide méthodologique de phytosociologie synusiale par François Gillet sur Tela botanica http://www.tela-botanica.org/page:menu_145

COMMENT RÉGÉNÉRER UN BIOTOPE COMESTIBLE ?

ECHELLE DE COMPAGNONNAGE EXPERIMENTALE

A titre expérimental, nous mettons à l'essai une échelle de compagnonnage. Cette échelle de compagnonnage est proposée d'après nos observations de terrain de l'évolution des associations phytosociologiques.

La lecture de ces cycles peut se faire dans plusieurs sens: 
_ diagnostic, états des lieux de la flore faune fonge in situ, écart par rapport au biotope de référence de l'espèce cultivée.
_ pratique régénérative : se rapprocher du biotope de référence de la plante de 7 à 1.
_ pratique diversifiée : élargir le biotope de référence en fonction des degrés de diversification de 1 à 6, y compris en intégrant des espèces cultivées maraîchères et fruitières.
_ pratique synergétique: intégration multifactorielle innovante et adaptative vers un biotope augmenté.

BIOTOPE EQUILIBRE ET DYNAMIQUE
---> 1: plantes fidèles premières (>50% de fidélité) et secondaires (< 50% de fidélité) au biotope du terrain et à l'espèce toutes présentes sur le terrain = biotope complet et biocénoses végétales, animales et fongiques dynamiques et régénératives assurées. Diversification du biotope encouragée.

ADAPTATION OU DIVERSIFICTION
Stade 1
---> 1 bis: plantes fidèles primaires présentes, plantes fidèles secondaires en voie d'implantation = diversification en cours, dynamique positive dans la biodiversité des espèces végétales, animales et fongiques. 
Autres situations: le changement de végétation peut aussi témoigner d'une transition de biodiversité vers un autre biotope; il est essentiel d'accompagner le processus, c'est le moment de diversifier les cultures.
La perte de biodiversité indique une dégradation en cours des biocénoses et de la vie du sol.

---> 1 ter: plantes primaires absentes, plantes fidèles secondaires présentes  adaptation en cours vers agradation ou dégradation de la biodiversité, lacune animale ou végétale dans la biodiversité du biotope. observation et analyse des absences. Encouragez la régénération des biocénoses en intégrant des espèces sauvages fidèles à l'espèce plantée et en créant des niches écologiques pour les animaux.

Stade 2
---> 2: plantes de variétés locales de la même famille que celle du biotope de référence. = biotope secondaire équilibré et complet adapté à une station en particulier, par exemple, en montagne; biodiversité locale à encourager, recherche de variétés spécifiques pour élargir le biotope.

Stade 3
---> 3: plantes écologiquement similaires de la même famille. = biotope secondaire ou local, tentative d'adaptation, régénération facile du biotope à développer, biodiversité à encourager, diversification des espèces à encourager.

Stade 4
---> 4: plantes écologiquement similaires d'autres familles de plantes aux fonctions écologiques similaires.= biotope secondaire, tentative d'adaptation, régénération progressive du biotope à développer. Considérez les facteurs locaux ou anthropiques.

Stade 5
---> 5: plantes écologiquement différentes aux fonctions écologiques proches = possibilité de régénérer le biotope de la plante en respectant les facteurs limitants locaux. Choisir des priorités en fonction des raisons de la dégradation du biotope. limite de diversification dans le cas d'un élargissement de biotope. considérez les facteurs locaux ou anthropiques.

NIVEAU SEUIL
---> 6: plantes écologiquement similaires aux fonctions écologiques différentes =conditions adaptatives par rapport à un facteur stress, anthropique, compétitif ou climatique; compagnonnage précis exigé, apprentissage de collaboration synergique entre les plantes, densification limite du biotope, risque de déséquilibre du biotope.

NIVEAU SEUIL DÉPASSÉ
---> 7: absence de plantes fidèles, absence de plantes écologiquement similaires, absence de plantes aux fonctions écologiques proches = biodiversité non adaptée au biotope de l'espèce - la survie de l'espèce que vous voulez planter ici n'est pas garantie. Étudiez ce biotope pour découvrir quelle plante cultivée ou sauvage peut s'y intégrer au mieux.



REGENERATION LES BIOCENOSES FLORE FONGE FAUNE

A titre expérimental, nous essayons de régénérer les biotopes en faisant un diagnostic in situ ou sur photos de la flore présente. Nous remarquons les écarts, les absences et les sur représentations d'espèces par rapport au biotope de référence de l'espèce cultivée.
Puis, nous proposons un cycle régénérant en 3 phases: régénération du biotope de référence, élargissement/densification du biotope, synergie du biotope.

On peut donc avec cette échelle de compagnonnage :
_ planter un verger ou une forêt jardin de manière progressive en suivant le cycle naturel d'évolution du biotope
_ régénérer un verger traditionnel déjà implanté
_ rectifier des erreurs de culture entre espèces a priori incompatibles.

Il convient de proposer avec cette pratique un design flexible, participatif et évolutif. C'est la Nature qui guide les étapes à suivre.

Il est possible de régénérer la vie des biocénoses flore - fonge - faune en quelques années. Dès la première année, les cycles régénératifs se mettent en place, et la synergie s'opère dès la troisième année. Cela dépend biensûr du stade de la végétation de départ. Nous avons réussi à régénérer un pommier en état de sénescence amorcée, nécrosé, arrêt de fructification, envahi de parasites et de maladies en 2 ans, avec pour seules actions: les associations végétales et un design adapté.

CLES DE DESIGN
La clé est de respecter et d'assurer un cycle complet, dynamique, permanent et évolutif des relations entre la faune, la flore et la fonge, d'une année à l'autre. Tous les organismes vivants participent à la co-harmonie d'un environnement.

Un design permacole est évolutif, résilient et dynamique. La voie par semis est encouragée plutôt que par bouturage. Une partie de la production est réservée à l'alimentation des animaux et des mycélia, à la régénération de biomasse et aux semences pour la prochaine récolte.

Il propose plusieurs voies de recours pour l'acheminement de nutriments, afin que les plantes puissent trouver rapidement une source de nourriture et d'eau biodisponible à proximité de leur système racinaire. Le réseau fongique est en cela primordiale.

En cultivant ainsi, vos gestes et vos interventions deviennent des catalyseurs et non des facteurs stress anthropiques. Le laisser-faire est tout aussi efficient; il prendra plus de temps.

Toute pratique par la force est contre productive et occasionne un surcoût de maintenance, d'intrants et de frais inutiles qui ne s’établiront jamais durablement, sinon que de lutter perpétuellement contre les éléments, et perpétue des dommages écologiques parfois irrémédiables.

Il est naturel de voir évoluer, se transformer, apparaître et disparaître des organismes vivants en fonction de l'évolution d'une plaine vers une forêt. C'est en s'intéressant à cette dynamique, que vos observations vous guideront. La régénération des harmonies flore fonge faune passe par des processus régulateurs qu'il convient de comprendre et d'accompagner. L'adaptation est alors nécessaire. Il faut aussi accepter la possibilité que l'espèce que vous voulez planter ne s'adapte pas. Le choix de l'emplacement de départ est en cela primordial.

Un microbiotope peut permettre à votre arbre de s'implanter à un endroit plutôt qu'un autre, y compris dans le même verger ou forêt; car il y a beaucoup d'autres facteurs qui entrent en jeu comme le sol, le ph, sa structure, l'exposition, l'orientation, les vents, les écarts de t°, la pente, les ressources en eau etc... Dans ce cas, des designs simples et ingénieux permettent de favoriser les éléments propices à l'implantation de la végétation qui vous aimeriez cultiver.

La clé est de cultiver ce qui pousserait le mieux sur le terrain où vous vous trouvez, et non pas de modifier l'écosystème et le sol à ce que vous voulez planter. Le cas échéant, si vous êtes vraiment attaché à une espèce en particulier, c'est à vous de chercher en amont un terrain optimal qui correspond à l'espèce que vous voulez cultiver.

Vous pourrez ainsi évoluer avec votre environnement, en diversifiant vos cultures et vos compétences tout au long de votre vie, professionnelle, personnelle et intergénérationnelle, avec joie.

Une bonne connaissance des plantes facilite cette reconnaissance et le travail de collaboration. C'est toujours intéressant de s'entourer de personnes aux compétences diverses et variées pour nourrir cette collaboration.

DÉMARCHE ET RESSOURCES PÉDAGOGIQUES

La régénération de biotope cultivé se base sur les associations phytosociologiques dans les milieux naturels.

Pour ça, la proposition s'appuie sur l'analyse des outils suivants:
_ un biotope de référence (phytotypes)
_ un biotope fidèle (plantes fidèles - bas de données SOPHY)
_ un biotope élargi (plantes écologiquement similaires - base de données SOPHY)
et des options locales (biodiversité botanique des espèces selon l'altitude, le climat et le terrain).
_ un biotope optimal (optimum écologique - base de données TELA BOTANICA/ CATMINAT)
_ la phénologie de la plante (RENECOFOR et autres).

Une approche pratique de la phytosociologie appliquée à la permaculture propose de régénérer les biotopes des potagers et des vergers comestibles.  En regroupant les espèces fidèles des arbres fruitiers par exemple, les biocénoses essentielles associées à votre verger se recréent. Faune, Flore et Fonge collaborent de nouveau dans une santé réciproque.

PRINCIPES

Une harmonie flore-faune-fonge-bactéries
Ces suggestions de plantes fidèlement associées dans leur biotope sauvage permettent d'adapter les associations de fruits et de légumes dans les cultures et de les diversifier. Le but est de recréer une harmonie pérenne et dynamique entre plantes, animaux et mycélia dans les forêts jardins et les vergers.

Nous expérimentons ces associations à travers une technique de culture: le mycogardening.

En alliant la mycologie et phytosociologie appliquées aux principes de la permaculture, nous catalysons les effets de l'agriculture synergique.

Ces associations sont-elles optimales ?

Si on considère que la Nature est intelligente, oui. La grande force du végétal est sa capacité à s'adapter. L'ADN et les épigénomes des plantes se diversifient et se spécifient depuis des millions d'années, avant même que l'Homme n'existe sur Terre.

En fait, il n'existe pas "un optimum idéal" mais des conditions favorables pour chaque espèce. Chaque terrain est unique et réunit des conditions spécifiques favorables à accueillir plusieurs espèces. Encore faut-il découvrir lesquelles.

Partout où nous allons sur le terrain, nous vérifions la pertinence de ces associations génériques et adaptatives référencées dans les relevés phytosociologiques, avec des limites de méthode selon les relevés, les outils et l'interprétation que l'on en fait.

Les premiers résultats des expérimentations sont encourageants.

Qu'est-ce que l'agriculture synergique?
Nous recréons des conditions qui catalysent les conditions optimales d'une vie de pleine santé, d'épanouissement et de bonheur, pour nous, comme pour les plantes, les animaux et les micro-organismes.

En encourageant la réalisation des 5 processus synergiques:
l'accès aux ressources nutritives, 
la participation active des organismes, 
l'encouragement des réseaux et des mécanismes sociaux de la plante, 
la limitation des facteurs stress 
la stimulation des sensations positives chez les plantes en extérieur, 

L'agriculture synergique permet de créer des interactions dont chacun des participants est actif et bénéficie positivement. La synergie des interactions est plus positive que l'ensemble des aptitudes des individus pris isolément, sur le plan quantitatif et surtout qualitatif.

S'adapter localement

Pour chaque espèce, notamment pour les herbacées, il existe des dizaines voir des centaines de variétés champêtres et sylvestres, maritimes, continentales, méditerranéennes ou montagnardes... Il conviendra à chacun d'adapter au mieux son phytotype de référence en fonction des conditions locales de son site.

Penser globalement

L'équilibre des biocénoses est étroitement lié à des stratégies d'évolution efficientes que la Nature développe, améliore au jour le jour et reproduit depuis des millions d'années. Les organismes vivants tissent un lien étroit et co-évoluent en se déléguant une partie de leurs besoins. Ces inter-dépendances sont comparables à la sociabilité. Elles ont fait leur preuves au travers des adaptations climatiques et génétiques. La sociabilité des organismes est physiologiquement inscrite dans la génétique.

La Nature se réinvente chaque jour en fonction de situations inédites, les organismes sont capables d'apprendre et de s'adapter.  Les organismes sont aussi capables d'apprendre et de s'adapter pendant leur existence, sans attendre une mutation génétique intrinsèque profonde de leurs gênes déterminants, attachée aux visions déterministes de Darwin ou Linné. 

Nous défendons l'idée que la reconnexion des espèces cultivées avec leur Environnement est une condition essentielle dans la reconnaissance des Droits Elémentaires du Vivant.

Pour que CULTIVER rime avec COLLABORER et non plus avec DOMESTIQUER.

C'est une invitation à réconcilier l'Agriculture avec le Sauvage et l'Humain. En optant pour une démarche culturale dans la continuité de ces évolutions intrinsèques et adaptatives, nous transmettons aux générations futures des terres vivantes, des espèces végétales, animales et fongiques en pleine santé. Nous participons à construire et maintenir un héritage commun sur Terre: le patrimoine Vivant.


RECHERCHES

Comment régénérer des biotopes comestibles ?

LES BIOTOPES DES ARBRES FRUITIERS, DES LEGUMES ET DES CHAMPIGNONS

+/-400 PHYTOTYPES.
Pour chaque milieu, on peut participer à redynamiser les interactions spontanées du biotope de référence de chaque plante, appelé phytotype, en régénérant la biodiversité spécifique et fidèle à la plante, phytotype discriminant.

phytotype du noisetier - tableau phytosociologique SOPHY
les plantes discriminantes ( = plantes fidèles) et les plantes écologiquement similaire

OPTIMUM ECOLOGIQUE 
optimum écologique du noisetier - illustration Tela Botanica
basé sur la classification phytosociologique synusiale de Philppe Julve.
Puis, à chacun de se positionner écologiquement:
_ Soit la maintenance va participer à l'entretien et la régénération de l'optimum écologique de ce biotope particulier - optimum écologique du noisetier par exemple ou de son biotope de référence.
_ Soit la maintenance ou le non-agir vont participer à accompagner l'évolution de ce biotope vers son climax écologique - la forêt mâture par exemple.


PHENOLOGIE

Phénologie de la plante
illustration de la phénologie végétale réalisée par globe-swiss
illustration phénologie - INRA
Phénologie écosystémique des plantes fidèles de la plante.

roue phénologique écosystémique du noisetier et de ses plantes fidèles - en cours de réalisation
Je travaille à la réalisation d'une phénologie écosystémique sur la base des associations des plantes fidèles pour chaque plante. Je réalise un visuel graphique sous forme de roue saisonnière. Le but est de rendre visible et intelligible la relation écosystémique des organismes vivants qui partagent le même biotope et qui sont fidèles à une plante en particulier. (interprétations des tableaux phytosociologiques dans la base de données SOPHY + CORINE biotope, Philippe Julve, Tela Botanica).

Le cycle de vie complet d'une plante représente l'activité physiologique d'une plante selon les saisons. La montée de sève, la floraison, le débourrage, la feuillaison, la fructification, la dissémination, la mise en réserve, la descente de sève, la défoliation, la dormance. Elle est le reflets des réactions bio-chimiques dans l'environnement.

Il est essentiel de mettre cette activité en lien avec les cycles bio-chimique du carbone, de l'azote, des minéraux, de l'auxine, de l'éthylène, de l'ATP, des protéines, de la chlorophylle et d'autres activités physiologiques. (je le fais d'un point de vue générale, car j'ai des compétences limitées en chimie pour approfondir ce domaine). Cette bio-chimie physiologique et de la vie du sol sont elles-mêmes relatives à une phénologie climatique: pluviométrie, humidité atmosphérique, couverture foliaire, luminosité, sécheresse, températures... Ces éléments nous renseignent sur "les conditions favorables ou optimales" du milieu pour cette plante, de manière holistique et interactionnelle.

Cette phénologie végétale s'articule surtout avec les cycles de vie des animaux et des champignons du biotope comme les pollinisateurs, les disséminateurs, les régulateurs, les médiateurs, les hôtes fongiques et bactériens etc... Plante, insectes, oiseaux, mammifères, reptiles, amphibiens, gastéropodes, mycélium, micro-organismes, bactéries peuplent dans ce biotope et interagissent entre-eux. Au fur et à mesure, j’intégrerai une partie de la phénologie animale et fongique pour chaque plante.

La période de défoliation du noisetier par exemple permet de comprendre la création de la litière forestière. Le cycle du carbone permet de comprendre la relation synergique avec le cycle de vie des champignons compagnons, et de comprendre l'optimum de décomposition de la matière organique du milieu.

La successivité de la végétation et l'interconnexion des cycles des espèces entre plantes fidèles met en lumière la complémentarité et le mutualisme de ces plantes dans le même biotope, et leur nécessité de les planter ensemble. La biodiversité prend ici tout son sens, c'est un écosystème vivant, une communauté de plantes et d'organismes vivant ensemble. Les plantes et les champignons créent ensemble des phénomènes d'attractivité et de répulsion avec la faune, comme des écrans de fleurs par exemple, l'attractivité d'animaux pour la pollinisation, la régulation de parasites ou la dissémination des graines etc. Elles donnent sens aux dynamiques sociales du biotope entre faune-flore-fonge au fil des saisons. Elle rend compte de la cohérence de la présence et de la fidélité de ces espèces qui entretiennent une interaction tout au long de l'année, et d'année en année, certaines s'activant uniquement lors d'épisodes occasionnels comme des sécheresses records par exemple.

On est loin de comprendre et même d'envisager tout ce qui se passe, et on n'en a pas les capacités à mon avis, et ce n'est pas grave. Les observations s'affinent avec le temps et suffisent à créer des designs comestibles viables et vivants. Et si vous vivez dans la forêt jardin, alors vos sens s'éveilleront tellement que vous pourrez aussi sentir et ressentir d'autres phénomènes, d'autres énergies, et expérimenter une forme de communication avec les plantes, les champignons et les animaux de la forêt.

Cette co-existence va au delà de la co-dépendance. Cette co-dépendance est une synergie. Cette synergie rend compte de la véritable sociabilité des organismes vivants dans un milieu. Le milieu est appréhendé comme comme un écosystème vivant, interactif et dynamique. Cette approche donne une visibilité à l'intelligence sociable des organismes végétaux, animaux et fongiques et rend compte de leur capacité à vivre ensemble, en harmonie. Penser un écosystème vivant demande à penser en terme d'efficience d'un réseau vivant, de cycles de vie et de synergie entre les organismes vivants: de Société du milieu.

Envisager les dynamiques de l'environnement nous demande de dépasser la vision anthropocentrique et évolutionniste des siècles passés et présents. Tout écosystème vivant tend vers l'équilibre régénératif, et évolutif vers un climax forestier, mais jamais vers un état statique optimal, comme l'aime à croire notre représentation anthropocentrique. L'équilibre ne signifie pas l'immobilisme ou la symétrie, mais la dynamique des cycles de vie en perpétuel renouvellement. Il est potentiellement possible de régénérer un biotope en intégrant les espèces qui vont créer spontanément ces interactions, comme dans un milieu sauvage.

Hors, la majorité des espaces comestibles humains sont conçus de manière statique. Les principes de la Permaculture permet de proposer des designs évolutifs, collaboratifs et transgénérationnels. La phytosociologie appliquée à la Permaculture permet de recréer des conditions favorables pour la plante.

Pour implanter concrètement des espèces dans un terrain sauvage, en premier lieu, on réalise un diagnostic des populations présentes, notamment végétales. On repère les zones et les microbiotopes susceptibles d'accueillir des arbres fruitiers, des légumes etc... A partir de l'analyse de la biodiversité on peut définir quelle plante pousserait le mieux ici. La lecture du paysage permet de comprendre la dynamique de biodiversité floristique et fongique du sol pour se projeter. On peut diversifier les cultures à court, moyen et long terme en accompagnant ces processus de diversification ou de migration de biodiversité et en les intégrant au design en amont.

A partir d'un milieu anthropique, agricole par exemple, comme un champ en friche, un jardin pavillonnnaire ou un verger, la présence, l'absence ou la surpopulation d'une espèce par rapport à son biotope de référence ou son optimum écologique peut mettre en perspective une dynamique favorable ou défavorable à l'implantation de la plante. S'il est nécessaire d'intervenir en cas de compétition, de stress climatique ou de déséquilibre floristique-fongique ou zoochorique, alors, on peut le faire avec précision et intelligence, avec une vision écocentrée. La régénération de biotope épouse une vision écosystémique.

Je travaille donc à créer des supports pédagogiques et des analyses qui permettent de rendre compréhensible et accessible la régénération de biotope comestible par la biodiversité.

Chaque biotope caractéristique d'une espèce et ses plantes fidèles est conceptualisé sous forme de roue phénologique écosystémique. Sur le terrain, l'implantation des plantes fidèles de l'espèce sauvage de la variété cultivée recrée les biocénoses floristique, fongique et zoochorique spontanées, favorables à l'épanouissement de la plante cultivée, comme dans un milieu sauvage.

Sur le terrain:
_ Soit l'ensemble des organismes co-dépendants sont présents et les biocénoses sont complètes. 
Dans ce cas, le biotope est sain, dynamique et régénératif.
_ Soit le biotope est carencé et les espèces sont exposées à des souffrances potentielles, répétées voir permanentes. 
Dans ce cas, le biotope est stressé, malade voir toxique, et en phase d'érosion génétique. La régénération de la biodiversité du biotope est essentielle.

Il est important de faire la distinction entre l'évolution naturelle et spontanée d'un biotope vers un autre, et la dégradation d'un environnement résultant d'une inadaptation à des facteurs perturbants.

Grâce à la compréhension de son biotope de terrain, on peut adapter-orienter cette phénoménologie en adaptant la plantation de telle plante ou de telle autre selon les phénomènes favorables ou limitants locaux, un microclimat, une richesse de sol, un équilibre argilo-humique, une attaque parasitaire, une carence floristique, fongique...

La compréhension du rôle de chaque plante dans le biotope permet aussi de s'adapter à des conditions pédologiques particulières (compactage, érosion, enrochement, acidification, minéralisation, carences nutritives...).

Les plantes poussent à peu prêt partout sous nos latitudes. Il n'y a donc pas de bon ou de mauvais terrain, juste un choix de variétés adaptées aux conditions naturels du site.

( Je commence les visuels sous forme papier depuis 2014. Les recherches demandent beaucoup de temps pour chaque espèce, la réalisation des visuels pédagogiques et leur publication sur le blog commenceront en 2015-2016 si possible).

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