Ruche tronc, de l'écologie de l'arbre à la ruche.

LES TRONCS-RUCHE : L'ARBRE AUX ABEILLES


Résumé : ************************************************













L'ECOLOGIE DU TRONC CREUX

CYCLE DE LA FORET


L'arbre multicentenaire sénescent, pendant sa décomposition, nourrit une communauté de champignons, d'insectes et de leurs larves, d'oiseaux, et de mammifères.

Les Chênes, les Châtaigniers et les Merisiers centenaires sont de grands arbres au port étalé, occupe une superficie au sol d'une 50m² voir d'une centaine de m². Leur sénescence puis leur décomposition font respirer la forêt et régénère la biodiversité des clairières forestières.

Les Chênes, les Châtaigniers et les Merisiers centenaires sont de grands arbres au port étalé, occupe une surperficie au sol d'une 50m² voir d'une centaine de m². Chez ces vieux arbres à bois durs, la décomposition du tronc peut durer plusieurs dizaines d'années. Pendant ce temps là, la végétation des lisières forestières se développent en dessous, doucement, au fur et à mesure des rayons pénétrants.

Au fur et à mesure que l'arbre perd ses branches, la lumière, l'air et la pluie pénètrent dans le sous-bois, le réchauffe, l'éclaire, l'humidifie : les graines germent. Jeunes arbres, arbrisseaux, ronces, lianes, herbacées puis graminées apparaissent. Si bien que, une fois la chute des branches charpentières, la végétation des haies et des clairières est déjà là, prête à fleurir, fructifier et se développer. Les champignons forestiers vont digérer les branches au sol, les troncs, les copeaux, les brindilles. es oiseaux se régalent des baies de lierre, chèvrefeuille, fusain, sureau et fertilisent le sol. Cette biomasse dégardé en surface par les micro-organismes, les champignons saprophytes va nourrir en profondeur le réseau mycélien mycorhizien des jeunes arbres. Ce cycle peut prendre entre 5 à 15 ans... c'est l'âge nécessaire pour que les aubépines, les noisetiers, les prunelliers, les sureaux, les fusains, les cornouillers atteignent un stade ligneux et fertiles.

Cette nouvelle génération d'arbrisseaux mellifères et fruticoles vont germer dans une lisière forestière à la vie enrichie. Il s'agit à la fois de graines germées en dormance dans le sol depuis le siècle dernier, à l'époque de la clairière, ainsi que des graines rapportées par les animaux forestiers pendant le cycle du grand arbre (sangliers, blaireaux, renards, mulots, oiseaux, ... ), et des récentes graines ramenés des biotopes voisins pendant la décomposition de l'arbre. La diversité génétique peut donc englober plus de 3 siècles de mémoire génétique, climatique, phytosociologique, mycologique et écosociologique ! Les Rosacées - Fagacées sont intimement liés tant sociologiquement pour les plantes, les champignons que pour les abeilles.

La transition est continue et pleine de vie. D'où l'importance d'accompagner la maturation de la forêt sur plusieurs siècles. 150 ans = premier stade centenaire de rosacées, 300 ans = premier stade centenaire de fagacées et certains rosacées bien exposés (aubépine), deuxième stade régénératif des rosacées dans les trouées et les corridors, 300-600 ans = deuxième stade régénératif de fagacées, stade multicentenaire des fagacées bien exposés ou réitération de souche, transition écologique vers un climax régional comme la hêtraie - sapinière par exemple, 1000 ans semble être approximativement le stade mâture et diversifié d'une forêt de feuillus ou de feuillus mixte en France.

Préserver les arbres centenaires, maintenir les arbres sénescents sur pied jusqu'à complète décomposition spontanée.  La régénération des clairières forestières par ce cycle de vie est favorable à la biodiversité et la fertilité de la forêt, plutôt qu'en effectuant des taillis ou des coupes rases. Il est essentiel de respecter les successions écologiques du peuplement forestier selon qu'il s'agisse de feuillus, mixte ou de résineux. La variété de ces niches écologiques forment l'écosystème d'espèces endémiques. C'est ainsi que l'on préserve l'ensemble de la biodiversité forestière et que les écotones se diversifient.

CYCLE DE L'ARBRE CREUX





L'arbre-habitat



illustration Tree Decay d'Alex Shigo (voir ressources)


illustration Tree Decay d'Alex Shigo (voir ressources)

Le tronc creux est un écosystème dont la majorité des champignons, des insectes et des animaux de cette période sont endémiques.

L'arbre multicentenaire sénescent nourrit une communauté de champignons, d'insectes et de leurs larves, d'oiseaux, d'écureuils, de chouette, de chauve-souris, de fouines, de renards, de mulots, de salamandres, de grenouilles des bois. C'est un véritable hôtel de biodiversité. 

Les abeilles s'installent en fin de processus du tronc creux sur pied.

Les Chênes, les Châtaigniers et les Merisiers centenaires sont de grands arbres au port étalé. Ils occupent une surperficie au sol d'une 50m² voir d'une centaine de m². Chez ces vieux arbres à bois durs, la décomposition du tronc peut durer plusieurs dizaines d'années.

illustration Tree Decay d'Alex Shigo (voir ressources)
Chaque population occupe un espace qui lui correspond : sous écorce, cambium, aubier, duramen... L'architecture alvéolée, réseau de galeries verticales et horizontales, de cavités, forment les nouvelles circulation dans le bois et des aérations. Cette architecture va être la base de la ruche.


La décomposition du bois de coeur, le duramen, peut durer des dizaines d'années. Il est l'oeuvre combiné de fourmis charpentières (fourmis charpentière rouge et noir, fourmis filamenteuse, fourmis noires), de larves d'insectes xylophiles et xylophages, de champignons, de bactéries et d'oiseaux. A ce stade le bois humide est encore riche en eau, en tanin et en sève.

L'aubier se décompose lentement pendant l'occupation des abeilles, puis lors de la chute de l'arbre.

illustration Tree Decay d'Alex Shigo (voir ressources)
En fait, l'écologie des arbres creux débute au plus jeune âge : arbres blessés, gelures, écorce frictionnée par un autre arbre lors de sa croissance, branches cassées par une tempête, par la sécheresse, la neige, la chute d'un arbre proche ou la passage d'un animal, marquage de territoire par un animal... ces phénomènes se rencontrent souvent en lisère forestière. 

Le design de la ruche se forme dès le premier stade de la vie de ces arbres, qui seront de futures ruches potentielles, d'où l'importance de préserver ces arbres marqués par la vie de la forêt; ils deviendront des totem de biodiversité.

L'architecture de l'arbre reflète les orientations solaire et lumineuse. Pendant sa croissance les charpentières et les autres branches vont se développer selon l'accès à la lumière, l'humidité, l'ombrage, le vent et le gel. Autant de paramètres qui concernent aussi la ruche. Le tronc va garder l'empreinte de ces informations dans l'architecture du bois et de ses veines.

De plus, pendant les processus longs de cicatrisation, plusieurs années, dizaines d'années, il va se former une couche ligneuse cicatricielle. Le bois cicatriciel a des propriétés particulières, notamment dans les résistances aux insectes, aux bactéries, aux virus, aux champignons et à l'humidité. Cette couche solide et lisse est riche en tanins, elle va tapisser l'intérieur de la cavité et les entrées des bourrelets cicatriciels des charpentières. Ce processus long et immunitaire de l'arbre est essentiel à la qualité de la ruche. Elle est induite par l'infection de l'arbre par des bactéries et des champignons lors des blessures. Les fourmis charpentières jouent également un rôle. Et elle ne peut se développer que sur un arbre vivant. C'est la grande différence entre un tronc naturellement creux et une ruche tronc creusée artificiellement.

En ce décomposant, les entrées, les veines et l'orientation du tronc conservent la mémoire de ces informations qui vont influer sur le choix d'un tronc en forêt par les abeilles et sur l'ingénierie thermique de la ruche, la forme des rayons, des circulations et des ventilations. L'Arbre reflète l'état sanitaire de la ruche, même décomposé. Et cela fait partie des critères de sélection de la ruche. 

A titre d'exemple, un tonneau conservé au sec dans la grange a été placé dans un endroit bien exposé au printemps mais humide en hiver et à l'ombre l'après-midi en été. Ce tonneau au volume et au condition de bois optimum ainsi conservé a été spontanément choisi par un essaim d'abeilles au printemps 2016, mais a péri l'hiver pour cause d'humidité. Les Abeilles nous ont appris par cette expérience qu'elles sélectionnent les cavités à l'instant présent de l'essaimage, (et peut etre un repérage par la colonie au fil des récoltes) et que le bois devait refléter l'état sanitaire de l'écosystème en toutes saisons. L'état de la cavité est indissociable des conditions écologiques du milieu. En repassant toutes les ruches naturelles sous ce spectre, nous avons pu valider cette hypothèse. C'est ainsi que nous avons ouvert la compréhension complexe des architectures des arbres dans le choix des loges à abeilles.

C'est toute l'architecture de l'arbre creux qui se dessinent alors, et donc le design de la ruche tronc. Il est absolument vital pour la forêt, les champignons lignicoles et à fortiori pour les abeilles, de maintenir un pourcentage de jeunes arbres abîmés de ce type, certains deviennent de grands arbres vigoureux. Les cicatrisations ligneuses du bois vont garantir l'ingénierie de la ruche (entrées, galeries, cavités et aération), la solidité de la ruche et sa santé.



L'ARCHITECTURE DE L'ARBRE CREUX


dessin architecture verticale
{U1}, {U2}, {U3}

illustration Tree Decay d'Alex Shigo (voir ressources)



Une chandelle se forment en 3 stades de 3 à 5 ans. 

Le Zénith {U3}

Le Zénith U3c

Le zénith de la chandelle donne l'orientation et offre un point de repère identifiable des kilomètres à la ronde; c'est un peu le phare forestier pour les abeilles pour repérer leur ruche mère. Cette cassure en pointe de flèche caractéristique pourrait également servir de cadran solaire. Le point de brisure correspond à la jonction de l'unité architecturale du tronc en U4, à la mort de l'apex, angle 45° dans l'axe nord sud.
Image associée
Ce point de repère sert aussi de perchoir aux oiseaux, qui y défèquent. On observe des champignons xérophiles cellullosivores comme le tramète hirsute, la stérée hirsute, qui fructifient pendant la période humide.

La loge à frelons européens U3b

Un nid de frelons peut mesurer jusqu'à 60 cm de haut

Leurs mandibules sont adaptées à ronger le bois, en particulier les bois cellulosiques après la digestion par les champignons lignivores. Les frelons collectent de nombreuses ressources de fibres de bois mycodigérées, avec une préférence pour les celluloses  en digestion par des tramates, des stérées, des lenzites, des polypores (bouleau, maitake, soufré, amadouvier, fomes, fomitopsis, reishi, armillaire, collybie en fuseau) ou des lycoperdons, prélevant avec du mycélium et des spores, ainsi que des enzymes fongiques (manne de frêne, sève de chêne, excudats fongiques en automne, ) et partagent cette activité avec les fourmis charpentières et filamenteuses. Ces souches de bois et de champignons, mélangés à la salive des frelons, fabrique la manière première d'un mycomatériau : le torchis de frelon.

un nid de frelon est annuel.

Les frelons s'installent avant les abeilles ou après plusieurs années de présence des abeilles (soit une ruche populeuse ou vieillissante, je ne sais pas trop), toujours dans les loges les plus hautes, et les plus chaudes de l'arbre creux, les abeilles étant dans la cavité principale en dessous. Les frelons se nourrissent des insectes qu'ils trouvent sous l'écorce de la ruche et participent à maintenir le tronc sur pied.
Les frelons et les abeilles ne semblent pas être en compétition, chaque colonie respectant son territoire dans le tronc et cohabitant pacifiquement. Si des prélèvements d'abeilles existent, ils sont minoritaires, comme pour les araignées qui tissent leur toile capture des abeilles près du trous de vol principal. Les frelons sont très territoriaux, et par de là, protègent les abeilles des autres frelons, et pourrait même les prévenir des frelons asiatiques. Les mésanges cohabitent avec les nids de guêpes.

Couple de mésanges dans un tronc creux,
en dernière phase de digestion par un amadouvier,
nourrissant leurs petits de chenilles dans les frênes.
Cavités faites par le pic vert,
entrée sous les carpophores d'amadouvier

La loge à pic, sitelle et mésange U3c

Une chandelle se forment en 3 stades de 3 à 5 ans.

Les mésanges et les citelles s'installent avant les abeilles. Elles s'installent pendant la phase de sénescence du tronc creux. Au moment de la fructification des champignons lignivores, le coeur est déjà bien digéré et offrent les premières loges, notamment par l'amadouvier. Les grosses larves d'insectes comme celle du hanneton ou de la licorne se nymphoses après 3 ans de vie larvaire, les fourmis charpentières ont une grande colonie, et les pics verts viennent ouvrir le bois en plein hiver pour se nourrir. Ils créent des ouvertures typiques à travers tout l'aubier qui va permettre aux autres animaux d'accéder au coeur creux.

Au printemps suivant, les sitelles torche pots s'installent, et rebouche les grands trous d'un torchis de terre à leur taille, qui correspond aussi à celle des mésanges. Les mésanges s'installent dans les nids de sitelle torche pots une fois leur nidification terminée.

Les abeilles et/ou les frelons s'installent ensuite.

Les successions écologiques du tronc d'arbre sont autant d'étapes qui préparent la ruche, chaque organisme vivant transformant le tronc, des champignons, aux oiseaux. Les abeilles semblent s'installer dans la dernière phase du tronc creux sur pied, puis le quitte lorsque le tronc est trop vieux et proche de tomber.

La Ruche {U2}

Les entrées :

Les bourlets de cicatrisation des branches inférieures prennent entre 10 à 20 ans pour se former, parfois plus pour les charpentières



Les trous des pic, des piverts

Les citelles, les mésanges et les pics viennent chercher des larves d'insectes dans le bois en hiver, lorsque ces organismes à sang froids sont immobiles. Les pics cherchent en particulier les larves de hannetons très nutritives et les fourmis charpentières.

Le pic va creuser de grands trous traversant l'aubier pour chercher des larves de hanneton, et jusuq'au duramen pour manger des fourmis charpentières. Au printemps, mésange et citelle torche pot viennent colmater ces grands trous d'un torchis de vase, de sable et de brindilles, pour y nicher. Cette ouverture est adéquat pour les abeilles qui leur succèderont.

Ces percutions, plus de *** coups/h, avec une force de .... g, stimulent la germination de spores de champignons comme les pleurotes, les amadouviers et autres polypores lignicoles.

Les cavités

les loges
les niches
Les cavités et les n

les nids d'oiseaux, de rongeurs, la paille, les feuilles et les fientes vont fournir un substrat pour les champignons en bas de la ruche, qui servira de mycompost dans la ruche



Les galeries

les galeries verticales, horizontales et
sont organisées par les insectes xylophages et surtout, les fourmis charpentières.

Le carton des fourmis



https://www.le-moulin-de-prey.org/pages/le-monde-des-hymenopteres/la-societe-des-fourmis/generalites-sur-les-fourmis-5.html

La digestion du bois de cœur

Les premiers champignons digèrent le bois et transforment les tanins pour permettrent aux autres vies de s'installer et de consommer le bois.

Les fourmis charpentières et les fourmis filagineuses cultivent dans le bois frais et humide, des pezizomycètes, du penicillum, et d'autres catégories de moisissures microscopiques, jusqu'aux champignons basidiomycètes comme les tramates, les armillaires, les collybies en fuseau, les maïtake, les reishi, les amadouviers...

Ces champignons lignicoles vont digérer le duramen et les charpentières, sans dégrader la cellulose de l'aubier. C'est la clé de cet écosystème de tronc creux pour la future ruche.

La chute de la partie supérieure de l'arbre, les vibrations du pic vert, et de la sitelle, stimulent la fructification des carpophores de polypores comme l'amadouvier ou les pleurotes. Des carpophores ligneux spectaculaires se forment au dessus des trous, et protègent ces futures entrées de la pluie, qui peuvent rester en place de nombreuses années avant de se décomposer, surtout lorsque l'arbre est bien exposé au soleil.

La présence de ces carpophores au dessus des entrées, et la présence de leur mycélium dans le bois, semblent un critère déterminant à l'installation d'hyménoptères et de mésanges dans les forêts. Le mycélium permet l'élimination des tanins, l'assainissement du bois, une plasticité du tronc pour éviter sa chute, la régulation de l'hygrométrie du bois , une ressource médicinale lors des exsudats fongiques qui permet l’activation des gênes immunitaires chez l'abeille, et probablement chez les hyménoptères comme les frelons et les fourmis, les carpophores ligneux protègent les entrées des pluies et gardent l'intérieur du tronc sec, et digèrent les fientes d'oiseaux.

Cet écomatériau est aujourd'hui utilisé en écoconstruction en design biomimétique.

La vie dans l'aubier

la vie avant les abeilles


Les toiles d'araignées
Les punaise du bois
Les larves de hannetons
Les insectes du bois
Les mulots




la vie pendant les abeilles


La Cave {U1}

espace fongique en bas du module des abeilles en bas de l'unité U2 du tronc - chandelle.


La cave à champignons, à fourmis filamenteuses, aux larves de hanneton, au mulot, aux limaces, aux vers de terre, aux millepattes et aux araignées tisserandes.


Le bois de coeur digéré, les poudres de bois des insectes dans l'aubier, les fientes et les excréments, les nids d'oiseaux, de rongeurs, la paille, les feuilles, les toiles, les limacaes, les escargots et les cadavres morts vont fournir un substrat pour les champignons en bas de la ruche, qui servira de mycompost dans la ruche.


Cette cave à champignons aurait de multiples fonction dans la ruche sauvage (hypothèses en cours ) :
  • réguler l'hygrométrie lié à l'humidité de la ruche lors de l'évaporation et la condensation de l'eau contenue dans les jeunes miels (nectar et salive contiennent 80% d'eau, un miel mûr en contient 60% ), notamment en été.
  • Fournir une ressource en eau purifiée. Par ce procédé, les gouttelettes dues à l'évaporation au sommet de la cavité servirait à alimenter les abeilles d'un hydrolat sain pour les abeilles en interne ( L'essentiel des abeilles vivent à l'intérieur de la ruche, la reine y est en permanence, seules les abeilles âgées quittent la ruche, et parfois les mâles).
  • réguler la température, la cavité a terreau en partie basse servirait de système de régulation de la température interne via le mycélium des champignons, des larves et des fourmis, et l'humidité du substrat et servirait de système de chauffage en hiver lors des périodes de décomposition. le terreau servant de tampon, notamment pendant l'évaporation de l'eau dans les nectars servant à la composition du miel, la transpiration des abeilles et les condensations naturelles lors des écarts de températures jour/nuit.
  • maintenir la structure du bois (architecture )
  • assainir le bois des parasites et virus (action médicinal des champignons pézizes et polypores)
  • fournirait une ressource médicinale, les exsudats fongiques. Paul Stamets a démontré que les abeilles récoltaient les perles d'enzymes fongiques sous les copeaux de bois inoculés, en déplacant les copeux de bois, en exposant le mycélium au uvs et en ventilant la zone pendat plusieurs jours en été. Ces exsudats fongiques ont la faculté d'activer les 36 gènes immunitaires des abeilles, nécessaire au système immunitaire des abeilles avant l'hiver en suçant le miellat fongique excrétés par les hyphes fongiques et le blanc de mycélium en état de stress hydrique ou en phase de pré-digestion du substrat en l'humidifiant d'eau et d'enzymes digestives.
    Lors de s mes observations des ruches sauvages, j'ai assisté à ce phénomène au sein même de la ruche, dans la cavité inférieure, que j'ai surnommé la cave à champignons
  • les abeilles, comme les fourmis charpentières, cultiveraient ou maintiendraient les mycéliums en état végétatif (la propolis inhibe la fructification des carpophores et ralentirait la propagation du mycélium), ou choisiraient de provoquer ces exsudats fongiques dans la ruche avant l'essaimage, en hiver, ou au début du printemps, notamment via les abeilles ventileuses qui assèchent la zone et provoque le stress hydrique chez les champignons.
  • les abeilles maîtriseraient la culture du mycélium dans l'aubier afin de pourvoir à l'agrandissement de la ruche et des cavités ( importance de la diversité des champignons à pourriture verticale ascendante ou descendante, ou de pourritures globales ), ou nourrirait un commensalisme avec les fourmis.
  • les abeilles délégueraient le digestion des "déchets" de la ruche aux fourmis, aux champignons, aux araignées et aux mulots, à l'intérieur de la ruche dans l'unité basse et dans les galeries de l'aubier. Elles embaument les petits insectes morts dans de la cire qu'elles placent dans l'opercule des galeries des fourmis en haut, les autres cadavres tombent au fond de la ruche sur le compost de sciure de bois, au de la fourmilière, notamment lors de perte massive de la colonie lors des hivers et des intempéries. La ruche reste ainsi toujours saine.
  • les abeilles toléreraient, cohabiteraient ou profiteraient de la présence de frelons européens, de guêpes et/ou d'oiseaux, comme la mésange, la sitelle, la colombe ou le pigeon ramier, dans l'unité U3 du tronc pour assurer sa sécurité. L'occupation de ces loges limitant l'installation de prédateurs plus virulents et/ou régulerait les insectes hôtes du troncs, et donc ralentirait son dépérissement par les insectes xylophages.

La Base {U0}


APICULTURE de CONSERVATION

RUCHE COMPACTE ?

Les ruches apicoles sont relativement compactes comparées à l'écologie de la ruche tronc sauvage; en fait, elle réduit la ruche à l'unité U2 occupée par les abeilles... Certaines pratiques apicoles se font en hauteur, la ruche est suspendue dans les arbres (hors de portée des ours) et place l'unité à la hauteur écologique équivalente dans un arbre vivant, sans pour autant bénéficier des avantages d'un arbre sur pied (système de régulation hygrométrique).


Les observations de nombreux apiculteurs confirment la dynamique de présence d'espèces comme les fourmis, les guêpes,  les punaises, les mulots... qui, parfois posent des problèmes, notamment dans les ruches carrées à cadres. La raison principale est à nos yeux la disparition de l'espace de l'aubier (environ 5 cm à 10 cm dans un arbre centenaire). Pour nous, cela reflète un certain commensalisme des populations d'une ruche tronc dans un arbre, caractéristique pour chaque essence d'arbre de la ruche tronc. Les populations d'insectes dans les ruches troncs varient selon qu'ils assagissement de bois de pin, de châtaignier ou de chêne.

Nous étudions l’entraxe nécessaire entre les différentes unités pour assurer la cohabitation non compétitive des espèces, la circulation, la ventilation, l'hygrométrie et la digestion. L'unité U1 et U2 semblent incompressibles, sur la abse de la ruche tronc cévénole, augmentée d'un espace à mycocompost en bas et une extension possible par une loge de tronc ou des pots vissés en haut.

Nous essayons une ruche d'une unité (entre 70 et 120 cm) par succession écologique stade 1 A humide et ligneux (fourmis charpentières ou filamenteuses, champignons de coeur à pourriture blanche active), stade 1 B humide et cellulosique (fourmis filamenteuses ou rouges, champignons myrmécophiles (pezizomycètes sp.), araignée, punaises du bois, hanneton, mulot), stade 2 A: sec (abeilles, fourmis population secondaire (petites fourmis noires), compost réduit, sur roche), stade 2B : sec sur roche.

L'idéal nous semble être la ruche totem (3m), avec la présence des trois unités, avec un unité u2 plus grande et des unités u1 et u3 réduites à une loge chacune, garantissant notammetn la santé et l'hygrométrie saine entre l'unité u1 et u2.

PARACULTURE

De la ruche de biodiversité à la Paraculture de miel sauvage.



En permaculture, le biotope des abeilles est propice à :






RUCHER TRONC

Rucher de biodiversité en milieu tempéré


Les Arbres Creux centenaires ( hôtel de biodiversité ) 5 - 10 m (espace ruche correspondant à une chandelle de 3 unités architecturales )

Les Arbres-ruche



Les essences

bois longue durée
Les Châtaigniers
Les Chênes
Les Merisiers
Les Robiniers
Les Hêtres

bois de courte durée
Les Frênes
Les Saules

Les formes d'arbres
les arbres creux sur pied, sénescents, bien exposé.
les chandelles, arbres cassés, à cavités de pic.

Les Ruches troncs 70 cm < 120 cm (espace ruche correspondant à 1 unité architecturale - 1 module ) 3 modules


ruche tronc traditionnelle ( modèle cévenole)







ruche tronc suspendue ( modèle bulgare )



prototype mycoruche 


sélection d'arbres creux chez les grumiers et les coupes forestières
essence châtaignier, chêne, pin, merisier, noyer, poirier,
récupération de bois réformés, creux, diamètres minimum 60 cm, digérés par les fourmis charpentières, les insectes et les champignons, à duramen pré-digéré à complètement digéré, à aubier sain, avec ou sans écorce.
préparation de la ruche.




 processus d'évidement naturel du duramen par les insectes et champignons,
+ création de microgaleries par les insectes (cohabitation, aérations, isolation)


les recherches et les expérimentations sont en cours, et donneront à une publication ultérieure, dans un article spécialement dédiée à la mycoruche.

stade frais et humide
mise en culture du bois par les fourmis et les champignons
essaimage des fourmis
mise au séchage

stade chaud et humide
fourmis
larve de hanneton
musaraigne, campagnol
orvet

stade chaud et sec
araignée

restauration du tronc et des entrées à 
  1. _ l'enduit vase, paille de fougères, brindilles, sables, propolis 
  2. _ ou à la chaux-sable du site.
  3. _ choix du milieu
  4. _ installation de la ruche, scellage du toit.

Les Ruches Totems 3-5 m (espace mycocompost, ruche, grenier )

prototype compact de la ruche chandelle

( Les Ruches tonneaux 50L ou plus )



Les cavités rocheuses

en expérimentation.



Sur le même esprit, l'homme a accueilli dans les murs de la maison, 
sous le pignon de la façade
dans les greniers
dans les cuisines
dans des rucher en pierre
voir lecture de " Vie et Moeurs des Abeilles" de Karl Von Frisch

Autrefois, les hommes partageaient leur toit avec les abeilles, notamment en montagne, et fait plus surprenant, jusqu'à partager la cuisine. Les ruches, souvent en céramique, étaient placées contre un mur de la cuisine avec une petite ouverture accédant directement à l'extérieur à travers les pierres. Les ruches étaient posées sur des étagères au milieu des conserves maison, des bocaux, des grains et des épices.

ECOLOGIE DU RUCHER

Design Apicentré

Choix du milieu



1 haie champêtre     2 clairière forestière   3 arbre creux    4 éboulis rocheux   5 cavités rocheuses

 4 photos 

l'emplacement

les éboulis rocheux bien orientés, secs, proche d'une ressource mellifère abondante <500m² par ruche
et d'une ressource importanta
A Uchon, voici les ressources importantes

début de saison:
noisetier (pollen)
saule marsault
prunellier
pleine saison :
ronce
châtaignier
fin de saison :
thym serpolet
callune (sur le plateau du Carnaval)
buis
lierre

Les haies, les bocages et les prairies sont des milieux à fort potentiel mellifère privilégiés par les abeilles. Hors, la pratique de la taille des haies en bocage plusieurs fois par an, le fauchage des bordures de routes et le pâturage permanent des prés par les vaches ou la coupe de foin, l'abandon des vergers traditionnels sont quatre facteurs limitant les ressources mellifères pour les hyménoptères, notamment les abeilles. Les pâtures forment des "déserts verts" dans le paysage bourguignon.

>>> Il est urgent de revaloriser les territoires agricoles par des actions simples comme

  • la restauration des haies à une hauteur suffisante >1m pour permettre la floraison et la fructification des rosacées et des lianes fruitières (chèvrefeuille, bryone, houblon, vigne)
  • restaurer les chemins de brout encore existants pour l'itinérance des troupeaux
  • restaurer l'agrosylvopasteuralisme en été en sous bois
  • la création d'îlots de végétation dans les champs saule/ronce/prunellier, d'espaces champêtres fleuris et de zones humides préservées de l'abroutissement des troupeaux en été.
  • préférer une fauche tardive des bords de routes et chemins.

"des abeilles, des châtaigniers et des vaches"

Les parcs des domaines et les jardins des particuliers offrent des arbres centenaires, ornementaux et des fleurs champêtres, ainsi que des ligneux comme les peupliers, dont les bourgeons sont une ressource majeure en propolis en février-mars.

La forêt offre de grandes ressources pour le pollen et le nectar, comme les noisetiers, les prunelliers, aubépines, merisiers, houx femelle, châtaigniers, chênes sessiles, saule marsault, germandrée scorodoine, les ronces, pommiers, poiriers, églantiers, lierre. Les éboulis rocheux et les landes offrent des ronces, du millepertuis, des fabacées, du thym serpolet,. Les milieux près des sources offrent des saules, des noyers, des houblons, du buis, du lierre.

La monoplantation galopante de résineux comme le douglas à la place des feuillus régionaux porte atteinte à une ressource majeure qu'est la floraison des châtaigniers et des chênes, et leurs plantes compagnes associées que sont le lierre, la germandrée et le chèvrefeuille, au profit de la multiplication de landes à gênets, digitales et millepertuis, ainsi que les robiniers faux-acacia et les renouées du japon.

  • préférer une plantation de feuillus à bois durs, à défaut, une plantation mixte de feuillus résineux à la monoculture et compatibles avec les éricacées du Morvan, notamment les myrtilles sauvages et les callunes (les mycorhizes des éricoïdes endogènes s'associent et tolèrent les mycorhizes des résineux locaux comme le sapin, l'épinette et et inhibent les mycorhizes exotiques comme celles des douglas).
  • valoriser les espèces locales comme les chênes, les châtaigniers, les noisetiers et les saules.
  • valoriser la coupe de bois de robiniers spontanés, régulant par la même le comportement invasif de cette espèce sous nos climats.

les conditions

Observation des biotopes secs et rocheux, vol libre, vue dégagée sur le ciel, aéré, protégé des vents et des pluies, accès à une diversité de ressources à -5m, avec une préférence pour une fenêtre de 180° n-E - s-O, accès à une source d'eau ruisselante saine proche (avec petits ruisselets à berges calmes sableuses et alluvionnaires (pour se poser, pour enduit, cycle des ressources mellifères optimales, notamment avec ressources précoces (noisetier) et tardives (lierre).

Observation en hiver (milieu sec, protéger des vents dominants, des pluies, et si possible du gel)
carte design hiver

Observation en été (milieu tempéré, vue dégagée, bien exposé au ciel, accès direct aux grandes ressources mellifères (noisetiers, cardamine, prunelliers, saule, pissenlit, aubépine, rosacées, érable, chèvrefeuille, châtaignier, fagacées, germandrée (toute autres lamiacées), reine des prés, luzerne, plantain, trèfle, thym serpolet, bruyère, lierre ), protégé des vents du sud et des vents d'est gélifs au printemps et en automne, des pluies)
carte zoning été

les ressources apicoles



Observation des ressources et du cycle mellifère (diagnostic de biodiversité mellifère et autres, continuité des floraisons ).

dessin cycle de floraison

carte zoning ressources mellifères, propolis, résine, baume, eau, enduit, 

Implantation

les points de rencontres de tous ces critères sont des lieux d'implantation potentiels pour une ruche tronc.

Paraculture de Miel forestier

Allier ruche de biodiversité et apiculture vivrière c'est possible.

La paraculture de miel sauvage

  • le respect de la ruche (non ouverture, non perturbation )
  • le respect de l'essaimage, de la fécondation, la diversité des mâles reproducteurs, la diversité génétique des reines, le choix de la ruche, les rayons, la cire, les aérations, et la communication (qui correspondent aux rôles et à des communautés de soeurs d'abeilles, et qui permet à la reine de solliciter sa banque génétique dans la spermothèque).
  • pas d'ouverture de la ruche
  • pas de stress pour l'essaim
  • une ressource saine, qualitative, nutritive et médicinale
  • mise en pot directe
  • pas de transformation du produit (miel, cire, pollen)
  • optimisation du stockage

Le miel sauvage

le bocal de miel autorempli par les abeilles lors des années de grandes floraisons.
échantillonnage pour étude des compositions des miels forestiers, dont les miels d'hiver

La ruche paracole

la ruche paracole tout en permettant la récolte ponctuelle de miel sans perturbation de la ruche, ni destruction des rayons ou de l'essaim.
La reine, la fécondation, les abeilles, la pollinisation, l'essaimage, le choix de la ruche et la construction des rayons sont spontanés et libres.

La paraculture d'abeilles sauvages repose sur

  • l'optimisation de ruches fixes et fermées, libres à disposition dans la forêt-jardin pour l'essaimage, éviter l'effet cheptel (msie en compétition des ressources).
  • l'optimisation de la diversité, de la qualité et de la quantité des ressources
  • l'optimisation de l'accessibilité aux ressources mellifères, propolis, cire, baume, miellat, miellat fongique...
  • l'optimisation de l'architecture de l'arbre creux
  • l'optimisation des ruches troncs traditionnelles par un compartiment supérieur à bocal.
  • l'optimisation de la pollinisation pour la foret jardin, et de la multiplication des ressources mellifères (cercle vertueux).
  • valorisation des ressources complémentaires à la ruce (champignons, hanneton (insectes et larves _ entomophagie )


PERMACULTURE


Design holistique pour foret jardin

Proposition de design holistique pour la paraculture de miel pour forêt jardin.




Le milieu apicole est propice à 
la biodiversité
la pollinisation des cupltures sauvages et cultivés
l'horticulture
l'arboriculture
le maraîchage
l'alimentaire ( fruits, légumes, miel, insectes, larves ).
recyclage de la cire
propolis et baume 
médicinal
apithérapie (bien-être avec les abeilles)
recherche apidologie 
biomimétismes (design ruche)
la sylviculture (bois)
la myciculture
la culture d'insectes
l'art, la sculpture du bois







RESSOURCES

♥ étude ethnobiologique et écologique de l'abeilles noire cévénole élevée en rucher-tronc. http://www.calameo.com/books/0030768095c0317eff7dd

étude du compartimentage de l'arbre
♥ Tree Decay, an expanding concept. modèle CODIT d'Alex Shigo : 



Compartimentalization and Successions After One Wounding Period.




The walls of compartimentalization




Alex Shigo

Compartmentalization: A Conceptual Framework for Understanding How Trees Grow and Defend Themselves
Heartwood, Discolored Wood, and Microorganisms in Living Trees
Enzymatic "Combustion": The Microbial Degradation of Ligninhttp://www.annualreviews.org/doi/10.1146/annurev.mi.41.100187.002341


The Parenchyma of Secondary Xylem and Its Critical Role in Tree Defense against Fungal Decay in Relation to the CODIT Model

Non-destructive assessment of internal decay in three hardwood species of northeastern North America using sonic and electrical impedance tomography /Comparison of areas of damaged wood determined

♥ "La santé des forêts" Publication CNPF/IDF(Chapitre 3)


What is close-to-nature silviculture in a changing world?



♥ " Bois mort " (Suisse) Ecologie des forêts, cycle sylvigénétique, bois mort, biodiversité. 

www.boismort.ch
vieux arbres, bois mort et biodiversité http://www.boismort.ch/lebensraum/index_FR
différentes formes de bois mort http://www.boismort.ch/totholz/lebensraum/formen_FR
valeurs écologiques des essences d'arbres http://www.boismort.ch/lebensraum/wert_FR?redir=1

Bio-indication du Pic en forêt.
"Dead wood threshold values for the three-toed woodpecker presence in boreal and sub-Alpine forest" . https://www.waldwissen.net/wald/naturschutz/wsl_totholz/wsl_totholz_2.pdf

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